Espace libre pour un chercheur slameur : de l’observation à la « traversée de l’objectif »

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3 juin 2020

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Alain Bouldoires et al., « Espace libre pour un chercheur slameur : de l’observation à la « traversée de l’objectif » », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.euvfik


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Résumé En Fr

As a Film researcher, Sébastien Jounel, undertakes, in 2008, to make an ethnographic film on slam. To avoid the risk of simply capturing performances and faced with the difficulties generated by the reluctance of actors to « talk » to each other in front of a camera, the researcher takes the risk of immersion and goes on stage as a slam artist. Only in this way does he discover the full extent of the practice of slam, of what it engages and reveals to practitioners, from the act of writing to the stage. The unexpected occurs in the extent and nature of his transformation, which propels him to the forefront of the slam scene and makes him experience a « crossing of the mirror » by placing him on the other side of his camera lens. The method has made it possible to « double » the gaze on this particular mode of public expression: exterior (the researcher's gaze) and interior (the practitioner's), before switching to a « crossing of the lens » of the slam researcher. In the light of other examples (Curt Nimuendaju, Pierre Verger, Pierre-Emmanuel Sorignet, Sudhir Alladi Venkatesh, Loïc Wacquant), we suggest in this article, which integrates the testimonies of Sébastien Jounel, to explore the transformation process of the researcher who gradually adopts the environment he studies. We will question the principle of epoch in this tension between the relationship to the field (from immersion to adoption) and the difficulties of reflexive work diverted by the unexpected. Excerpts from the filming illustrate this mise en abîme of the researcher engaged in the search for a resistant object.

Chercheur en cinéma, Sébastien Jounel, entreprend, en 2008, de réaliser un film ethnographique sur le slam. Pour éviter le risque de la simple captation de performances et face aux difficultés générées par la réticence des acteurs à se « parler » devant une caméra, le chercheur prend le risque de l’immersion et monte sur scène en tant que slameur. Ainsi seulement, il découvre toute l’étendue de la pratique du slam, de ce qu’elle engage et révèle des pratiquants, de l’écriture à la scène. L’inattendu survient dans l’ampleur et la nature de sa transformation, qui le propulse à l’avant-poste de la scène slam et lui fait expérimenter une « traversée du miroir » en le plaçant de l’autre côté de l’objectif de sa caméra. La méthode a permis de « doubler » le regard sur ce mode particulier d’expression publique : extérieur (le regard du chercheur) et intérieur (celui du pratiquant), avant le basculement dans une « traversée de l’objectif » du chercheur slameur. À la lumière d’autres exemples (Curt Nimuendaju, Pierre Verger, Pierre-Emmanuel Sorignet, Sudhir Alladi Venkatesh, Loïc Wacquant), nous proposons dans cet article, qui intègre les témoignages de Sébastien Jounel, d’explorer le processus de transformation du chercheur qui progressivement adopte l’environnement qu’il étudie. Nous questionnerons le principe de l’époché dans cette tension entre le rapport au terrain (de l’immersion à l’adoption) et les difficultés du travail réflexif dérouté par l’inattendu. Des extraits de tournage illustrent cette mise en abîme du chercheur engagé dans la quête d’un objet résistant.

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