Objet d'amour fou

Résumé 0

L’enfant, du fait de sa prématuration, est d’emblée un objet pour la mère, un objet de soins dans une relation de corps à corps ; pour qu’il puisse devenir sujet, au-delà de cet inévitable statut d’objet de l’Autre avec lequel il vient au monde, qu’il puisse se parer des insignes phalliques l’inscrivant dans un univers désirant comme sujet divisé et effet du symbolique, il est nécessaire qu’il rencontre dans sa relation à l’Autre maternel quelque chose qui fasse signe d’une coupure entre lui et sa mère. C’est à travers les impossibilités de certaines femmes à opérer cette séparation que je vais essayer d’aborder cette question du « être-mère ». Mais cette séparation peut fonctionner pour l’enfant sans qu’elle soit opérante pour la mère... Aussi, une autre question se pose de savoir comment cette séparation peut-elle s’effectuer malgré tout pour l’enfant ? En effet, si l’on peut percevoir ce qui achoppe pour une femme névrosée dans l’inscription symbolique de son enfant, il est beaucoup moins aisé d’articuler le pourquoi et le comment qui font que l’on ne peut pas dire « à mère psychotique, fils (ou fille) psychotique », ce que nous constatons d’ailleurs tous les jours dans la clinique. J’essayerai donc d’aborder ces deux questions avec deux femmes psychotiques, deux mères.