22 décembre 2021
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Nina Régis, « Pain et émotion en temps de guerre : le rôle des médias et l'impact de la politique des ersatz entre 1914 et 1918 en Allemagne », HAL-SHS : histoire, ID : 10.3726/b18827
de l'article : En croisant histoire de l’alimentation et histoire des émotions, cet article étudie l’impact de l’évolution de la qualité et de la quantité du pain à l’arrière pendant la Première Guerre mondiale en Allemagne. Dans un premier temps, l’euphorie patriotique du début de la guerre se transforme progressivement en dégoût avec l’introduction dans le pain de farines nouvelles, composées de paille, d’écorce et de sang. Cette première partie s’appuie sur des débats dans la presse. La deuxième se tourne davantage vers les dialogues entre les institutions politiques, militaires et administratives. Les décisions prises quant à la propagande et à la censure montrent la peur d’une perte de contrôle et de légitimité susceptible de déboucher sur une baisse du soutien de l’opinion allemande à la guerre, à l’arrière comme au front. Ces craintes se réalisent à la fin de la guerre : la colère de la population restée à l’arrière se manifeste à travers des critiques, des soulèvements et des révoltes. En dernier lieu, l’article élargit le regard sur la relation ambivalente de la population de l’Empire et de ses ennemis avec le pain de guerre allemand, entre attachement et rejet d’une mémoire sensible à l’issue du conflit.Résumé de l'ouvrage : Appelée de ses vœux par Lucien Febvre en 1941, l’histoire des sensibilités ou l’histoire des émotions a connu ces dernières années un écho remarquable chez les historien.ne.s, mais pas uniquement. Les émotions sont également devenues un objet d’étude à part entière dans d’autres domaines des sciences humaines et sociales, notamment en sociologie, en ethnographie, ou bien encore en sciences politiques et en philosophie. Cet ouvrage interdisciplinaire fait le choix d’appréhender les émotions sous le prisme de la politique et des médias en mettant en lumière leurs interdépendances aussi bien en France qu’en Allemagne aux XXe et XXIe siècles. L’objectif est de traiter de la question des transferts d’émotions entre les deux pays ainsi que de leur signification dans la construction d’une histoire européenne des émotions.