2020
Cairn
Mialisoa Randriamampianina et al., « Trafic d’espèces protégées et déforestation : Madagascar, une biodiversité otage de la corruption », Annales des Mines - Responsabilité et environnement, ID : 10670/1.exdvgl
La biodiversité de Madagascar est mise en péril par les trafics d’espèces rares et la destruction des ressources naturelles, souvent sur fond de corruption. Dans l’Atsimo Andrefana, la tortue radiée est au cœur des commerces illicites. Les trafiquants profitent d’une chaîne de corruption bien huilée impliquant des membres des forces de l’ordre et des notables des villages. Témoins de ces forfaits, les villageois se taisent par indifférence ou par peur des représailles. Dans le Menabe, c’est la forêt d’Antimena qui subit une destruction massive perpétrée par des villageois payés pour transformer la zone boisée en un champ de maïs et d’arachide. L’enquête révèle l’implication de l’ancien député Raveloson Ludovic, alias Leva, accusé de financer cette opération de déforestation. L’ex-député fera longtemps jouer son statut d’élu pour se soustraire à la loi. Ces cas démontrent bien souvent que l’apparente sévérité de la législation malgache n’a d’égale que la non-application de ses dispositions et des décisions de justice. Une situation compliquée à laquelle s’ajoutent l’incapacité des autorités à contrôler les sites sensibles, la précarité de la population et l’organisation des malfaiteurs en un réseau de plus en plus influent.