Des études de laboratoire à l’Anthropocène. Comment Bruno Latour a finalement presque accepté (un concept de) la nature

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2022

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Sune Frølund et al., « Des études de laboratoire à l’Anthropocène. Comment Bruno Latour a finalement presque accepté (un concept de) la nature », Diogène, ID : 10670/1.f1kimc


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Les géologues ont suggéré de nommer l’époque actuelle « Anthropocène » pour indiquer que les activités humaines ont atteint un impact sur l’environnement qui rivalise avec celui d’événements naturels comme l’érosion des sols, les orbites lunaires, la tectonique des plaques, etc. Il semble évident que le terme n’a de sens que s’il est possible de distinguer les événements anthropiques des événements naturels, c’est-à-dire les êtres humains de la nature. La grande influence de Bruno Latour sur le débat international autour des questions environnementales est indiscutable, mais surprenante si l’on considère qu’il s’est efforcé, au fil des ans, dans ses livres, articles et interviews, de contester le sens même du terme « nature ». Par conséquent, il a minimisé la pertinence du concept pour aborder la situation désastreuse actuelle concernant l’Anthropocène. Dans cet article, l’auteur tente de reconstituer les prises de position changeantes de Latour sur le concept de nature, en s’appuyant sur une sélection de ses œuvres jusqu’à la publication de Où atterrir ? Comment s’orienter en politique. Il s’avère que Latour a, dans une certaine mesure, abandonné sa première interprétation constructiviste de la nature comme « fabriquée » et a timidement commencé à accepter l’existence de la nature. Cependant, il n’a jamais défini un concept cohérent de la nature et, par conséquent, n’a pas non plus atteint une position stable sur les questions écologiques fondamentales.

Geologists have suggested to name the present epoch the “Anthropocene” to indicate that human activities now have reached an impact on the environment that rivals the impact from natural occurrences like soil erosion, lunar orbits, plate tectonics etc. It seems obvious that the term “Anthropocene” only makes sense if it is possible to discriminate anthropogenic from natural occurrences, i.e. to distinguish between human beings and nature. Bruno Latour’s great influence on the international debate on environmental issues is indisputable, but surprising considering that a main theme in his books, papers and interviews throughout the years has been to dispute the very sense of the term “nature”. Consequently he has downplayed the relevance of the concept for the discussion of the present dire situation concerning the Anthropocene. In this paper the author will try to reconstruct Latour’s changing stands on the concept of nature documented in a selection of his works until the publication of Où atterrir ? Comment s’orienter en politique. It turns out that to some degree Latour has left his early constructivist interpretation of nature as ‘made’ and has, hesitantly, developed some acceptance of the existence of nature. However, he has never obtained a coherent concept of nature and, accordingly, neither has reached a consistent stance on fundamental ecological issues.

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