Bedouins from the Eastern Arabia to the Gulf ports

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20 janvier 2022

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The author present here the Bedouins’ various activities in Eastern Arabia after their large migration toward the Arabian shore of the Gulf in XVIIIth century until 1930 about. She considers that the trends of pastoral moves and mobilities of men and animals are the result of a new local ecological and social environmental adaptation. The consequences are several orders of magnitude that will be explained: close relations between tribal groups, as well as nomads and sedentary groups, small grazing spaces, limited saisonal migrations, reduction in the herds’ size, etc. But the most extraordinary fact is the Bedouin’s adaptation to their maritime environment, when they became pearl fishermen after the development of the pearl trade (early XXth century). As illustrative of these camel herders’ warriors I will also mention their mercenaries’ activities that allow the backing of tribal chiefdoms. In other words, the economical activities of the Gulf’s Bedouins is related to the local history.

Les bédouins de l’Arabie orientale aux ports du Golfe : du nomadisme pastoral à la mobilité de l’activité perlièreL’auteure présente ici les diverses activités des bédouins de l’Arabie orientale depuis la grande migration qui eut lieu en direction de la rive arabe du Golfe au XVIIIe siècle jusque vers 1930. Avant cette période peu d’informations existent sur les pasteurs nomades de cette région. L’auteure considère que les formes de déplacements et de mobilités des hommes et de leurs animaux sont le résultat d’une nouvelle adaptation à cet environnement hyper aride. Les conséquences sont de plusieurs ordres : relations de proximité entre les groupes tribaux, petits territoires de pacage, migrations saisonnières limitées, réduction de la taille des troupeaux de camélidés, etc. Mais le fait le plus extraordinaire est l’adaptation des bédouins à l’environnement maritime ; ils sont devenus pêcheurs lorsque le commerce de la perle s’est développé à la fin du XIXe siècle. L’accent est mis sur l’élevage chamelier au plan technique afin de montrer comment pouvait s’articuler l’ensemble des activités nécessaires à la reproduction, la domestication et l’exploitation des animaux. Parmi celles-ci, un intérêt particulier est porté à l’élevage des chamelles destinées à la guerre, dont l’usage a permis d’assurer le soutien des souverainetés tribales. Autrement dit, parler des activités économiques des bédouins du Golfe c’est évoquer une histoire régionale.Ces données de l’histoire régionale sont introduites par des définitions que des recherches sur la spécificité des sociétés pastorales nomades ont apportées depuis 1970 environ. Le contexte social de la région ayant profondément changé, les recherches sur ces sociétés restent aujourd’hui peu étudiées ou ne présentent que la dimension culturelle du terme bédouin. En outre la concentration des études sur la tradition perlière et sa portée patrimoniale actuelle tendent à limiter la compréhension anthropologique subactuelle. Pour l’auteure, la référence à l’histoire permet de repenser certains stéréotypes du passé. Ses données ne lui apportant pas toutes les réponses recherchées, elle pose des questions qui sont d’ordre technique, social, économique, voire politique… L’auteure pose comme principe de changement important dès le début du XIXe siècle, le large mouvement de migration de la population du centre de l’Arabie vers la côte orientale, à la suite d’une grande sécheresse. Cela eut pour effet une dispersion et une adaptation nouvelles des tribus bédouines à l’environnement local. Dans ce mouvement, apparaissent les prémices de la formation d’établissements portuaires par des groupes tribaux venus du Nejd. Il y eut certes des changements économiques dans les pratiques pastorales, mais l’accent est mis sur la reconnaissance des activités diversifiées des tribus bédouines. Le cadre social de la production est rappelé : de la famille étendue (biens privatifs, tels que bétail, palmiers-dattiers) aux droits d’usage communautaires (puits, territoire) auxquelles s’agrègent des relations contractuelles mises en place à différents niveaux de l’organisation sociale. Un premier exemple est fourni par la tribu Beni Khâlid qui exprime d’une manière générale la diversification des activités économiques, mais permettent de souligner que des spécialisations familiales ou lignagères pouvaient exister.Un second exemple est fourni par deux tribus bédouines — Âl Nacîm et Beni Yâs — qui pratiquaient l’élevage de chamelles comme choix technique pour la reproduction, l’exploitation laitière et la sélection d’animaux destinés à la monte. Ce dernier aspect contribuait à la spécificité guerrière de ces tribus d’où émanait une réputation d’honneur qui était propre aux tribus chamelières. Des questions sous-jacentes sont dès lors posées sur la compatibilité du travail pastoral au sein de la famille (comme unité de production) et les rapports entretenus avec l’ensemble de la tribu lorsque d’autres activités existaient, notamment guerrières. Référence est faite à l’histoire quand on sait qu’au cours des XVIIIe et XIXe siècles, ces mêmes groupes tribaux ont été engagés dans des luttes de conquête de pouvoirs et ont participé à l’établissement de souverainetés portuaires (Bahreïn et Abu Dhabi). De plus, ils illustrent la première tendance à la sédentarisation des nomades à laquelle l’essor de l’activité perlière semble être relié.Ce processus de sédentarisation a pris d’autres formes que les contraintes de l’environnement aride ont pu déterminer. La poussée des familles vers l’espace côtier parait progressive. En effet des oasis de palmeraies sont peuplées de pasteurs nomades ayant associé du petit bétail à l’élevage des chamelles. La concentration des populations humaines et animales sur des zones de pacage plus réduites a pu être une cause majeure des familles à rechercher d’autres activités que le milieu maritime offrait.Les modalités d’implication des pasteurs nomades dans cette activité sont mal connues. D’après des enquêtes ethnographiques menées par l’auteure, leur contribution au gardiennage des agglomérations humaines et des troupeaux a été un moyen de subvenir à leurs besoins durant la saison perlière, et des hommes y ont pris une part active en devenant plongeur ou hisseur (assistant du plongeur). Saison chaude de mai à septembre, cette activité correspondait à l’établissement et aux regroupements des pasteurs nomades et de leurs animaux autour des puits. De sorte qu’un mouvement de sédentarisation était compatible avec une implication des bédouins dans l’activité perlière.Les motivations conduisant les pasteurs nomades à faire le choix de la sédentarisation résultent généralement de deux causes principales apparemment contradictoires : l’appauvrissement ou l’enrichissement. Dans la région du Golfe, un autre mode d’action semble se dessiner : la qualité des bédouins de savoir tirer parti de circonstances jugées favorables. Les profits générés par le marché des perles naturelles dès la seconde moitié du XIXe siècle ont été un fort déterminant. Selon les données du contexte environnemental et du peuplement, l’auteure fait comprendre que l’enrichissement des pasteurs nomades du Golfe ne semble pas être une donnée établie, mais que ceux‑ci ont montré, par la diversité de leurs activités, certaines dispositions à s’adapter à leur environnement. Leur faculté d’adaptation est confirmée au cours des deux phases suivantes : lorsque certains hommes se sont enrichis grâce au commerce des perles, tandis que d’autres groupes ont repris leurs occupations guerrières lors de la conquête de l’Arabie aux côtés d’Ibn Sacud.La pratique guerrière des bédouins a été l’objet de maints récits négatifs que les études ethnologiques ont reconsidérés à la lumière des relations entre groupes tribaux. Le rappel de cette pratique sert à l’auteure à la mettre en parallèle avec celle des attaques maritimes perpétrées dans les eaux du Golfe. A travers elles une partie de l’histoire du Golfe est évoquée car la piraterie a fait l’objet d’interventions navales britanniques, ayant conduit à la soumission des souverainetés arabes naissantes et à la protection du pouvoir anglais des Indes. Ces épisodes de violence illustrent tout autant les stratégies de ces souverainetés émergentes d’origine bédouine ou autre, qui cherchaient à s’attirer les allégeances des tribus bédouines en soutien. Le début du XXe siècle voit une distribution tribale issue des fractions sociales qu’elles ont induites ou provoquées sous l’intervention des pouvoirs wahhabites, ottomans, britanniques en particulier.Par ses questionnements, l’auteure cherche à montrer que l’histoire de la rive arabe du Golfe ne peut se résumer au seul aspect culturel et patrimonial. Vue à travers les pratiques des populations bédouines, on peut en comprendre la complexité et regretter que leurs particularismes soient oblitérés afin d’être conformes aux seules valeurs culturelles positives. Cependant, un problème méthodologique est relevé par l’auteure : celui de l’enquête ethnographique confrontée à des changements socio-économiques importants. Car non seulement le passé non réactivé s’estompe, mais il tend à être interprété selon les représentations du présent, ou être soumis à des restrictions imposées par les informateurs.

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