La complexité herméneutique à l’épreuve du calcul

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Date

22 novembre 2022

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info:eu-repo/semantics/openAccess , CC BY-NC-ND 4.0




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Bruno BACHIMONT, « La complexité herméneutique à l’épreuve du calcul », Interfaces numériques, ID : 10.25965/interfaces-numeriques.4686


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Les textes offrent la possibilité de manipulations calcultoires via leur matérialité sémiotique : les symboles informatiques codant les caractères permettent la mobilisation d’algorithmes et outils informatiques. Cependant, ces traitements butent sur ce que nous appelons la duplicité du sémiotique, selon laquelle les symboles informatiques ne sont pas des signes dans la mesure où les premiers ne signifient rien contrairement aux seconds : les calculs sont effectués indépendamment de l’interprétation des signes textuels. Manipulation computationnelle et interprétation herméneutique sont donc hétérogènes et distincts, la première ne peut qu’approximer et simuler la seconde. Cet écart procède de la nature du sens et de ce qui manque aux machines pour y accéder. Cet article considère les différents types de complexité, analytique, synthétique et herméneutique pour voir dans la dernière ce qui résiste à réduction calculatoire. Ce constat est approfondi en revenant à la constitution phénoménologique du sens et ce qui fait que le sens d’un texte n’est accessible qu’à une entité ayant la notion d’un environnement qui l’excède et d’un ailleurs qui lui manque. Cet écart irréductible ne disqualifie pas l’intérêt des traitements algorithmiques : ils permettent bien au contraire de s’émanciper des contraintes du sens. Mais les résultats doivent être finalement repris et réassumés dans une entreprise herméneutique, pour transformer les données résultats en textes à comprendre.

Texts offer the possibility of computational manipulations via their semiotic materiality: the computer symbols encoding the characters allow the mobilization of algorithms and computer tools. However, these treatments come up against what we call the semiotic duplicity, according to which the computer symbols are not signs insofar as the first ones do not mean anything contrary to the second ones: the calculations are carried out independently from the interpretation of the textual signs. Computational manipulation and hermeneutic interpretation are thus heterogeneous and distinct, the first can only approximate and simulate the second. This gap stems from the nature of the meaning and what the machines lack in order to access it. This article considers the different types of complexity, analytic, synthetic and hermeneutic, to see in the last one what resists computational reduction. This observation is deepened by returning to the phenomenological constitution of meaning and what makes the meaning of a text accessible only to an entity having the notion of an environment that exceeds it and of an elsewhere that is missing. This irreducible gap does not disqualify the interest of algorithmic treatments: on the contrary, they allow us to free ourselves from the constraints of meaning. But the results must finally be taken up and reassumed in a hermeneutic enterprise, to transform the data results into texts to be understood.

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