Quelle autonomie pour les périphéries dans une mégapole en mutation? Une approche diachronique par les mobilités quotidiennes à Bogota, Colombie (1993-2009)

Résumé Fr

Cette communication présentée dans le cadre du colloque « Périmarges » qui s’est tenu du 23 au 25 novembre 2016 au centre IRD de Bondy, interroge l’évolution entre 1993 et 2009 de trois périphéries de l’aire métropolitaine de Bogotá (Soacha, Madrid et Chía). L’évolution de la place de ces périphéries dans le fonctionnement métropolitain est appréhendée au travers des changements de pratiques de mobilités quotidiennes d’individus enquêtés à 16 ans d’intervalle dans le cadre de deux programmes pilotés par F. Dureau (Enquête CEDE-ORSTOM 1993 : Mobilité des populations et impact sur la dynamique métropolitaine de Bogotá et Enquête ANR-METAL 2009 : Métropoles d’Amérique latine dans la mondialisation - Bogotá, Santiago, São Paulo). Sont étudiées plus spécifiquement les navettes domicile-travail (différenciées selon le sexe, le lieu de destination et le mode de transport) et les navettes domicile-étude (différenciées selon le niveau d’étude, le lieu de destination et le mode de transport). Il ressort de l'étude que l’évolution des rapports qu’entretiennent les périphéries avec la ville-centre n’est pas homogène ce qui révèle un degré de maturation des périphéries assez contrasté. Ce processus de maturation est plus manifeste à Madrid et Chía, qui se distinguent par l’importance de l’emploi de proximité (à domicile ou non loin du domicile), pour les hommes comme pour les femmes. L’évolution des navettes vers le lieu d’étude indique que Soacha et Madrid voient globalement leur autonomie se renforcer à tous les niveaux d’éducation, même si l’attractivité de Bogotá reste forte dans le supérieur. De son côté, Chía mobilise assez largement les établissements privés de Bogotá dans le secondaire, mais dispose d’une offre éducative locale importante dans le supérieur.