2009
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Pierre Evieux et al., « La correspondance d’Isidore de Péluse et ses apports à l’histoire. Méthodologie et résultats », MOM Éditions, ID : 10670/1.f8dwle
Préalablement à toute utilisation raisonnable du corpus épistolaire d’Isidore de Péluse, il faut être assuré de l’authenticité des éléments qui le composent. On doit donc étudier avec soin la tradition manuscrite, directe et indirecte, des 2000 lettres de ce corpus et recueillir les témoignages concernant Isidore de Péluse et les œuvres qui lui sont attribuées. Dans les recueils épistolaires, Isidore de Péluse est considéré comme l’un des maîtres du genre, aux côtés de Libanios, Basile, Grégoire de Nazianze ou Synésios. Ses lettres sont très fréquemment citées au cours des controverses théologiques du Ve s., dans les recueils ascétiques, dans les chaînes exégétiques, ou dans les manuscrits grammaticaux. L’établissement critique du texte permet de connaître un grand nombre de destinataires et leurs titres. L’analyse approfondie du contenu et du ton des lettres contribue à la connaissance des relations existant entre l’auteur des lettres et ses correspondants. Le corpus isidorien est un instrument indispensable pour l’étude du milieu, à la fois civil et ecclésiastique, de la province d’Augustamnique Première en Égypte, dans la première moitié du Ve s. Ses apports viennent vérifier et quelquefois augmenter les connaissances que nous avons sur cette partie de l’Empire d’Orient : vie administrative et municipale, relations entre les sièges épiscopaux égyptiens et Alexandrie, participation des évêques aux conciles d’Éphèse et de Chalcédoine, évolution du monachisme égyptien dans la régions côtière du Delta. La constitution du corpus isidorien et sa transmission sont fort instructives. En effet, très vite, les lettres « isidoriennes » sont utilisées, au moins jusqu’au IXe s., comme un instrument de formation à la fois littéraire et morale dans les milieux chrétiens.