2016
Virgilio Mortari, « Les aventures de M. Grand-Art au pays des capitalistes: Le roman de l’artiste-victime-de-l’industrie », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.feaw17
Il y a quelques années, la publication de plusieurs ouvrages sur le cinéma d’avant-garde semblait pouvoir rouvrir le débat sur ce sujet, longtemps dominée par la perspective formaliste, laquelle établissait une nette opposition entre production artistique et production industrielle. Le cas de Jean Epstein offre un terrain particulièrement fécond pour saisir les relations entre prétentions artistiques et exigences mercantiles de cette génération de cinéastes qu’on a appelée la « première avant-garde ». En effet, après avoir travaillé pour les plus importantes firmes de l’époque, Epstein fonde sa propre maison de production ; mais cette entreprise connaîtra un échec dont Epstein ne saura pas se remettre. La riche correspondance d’Epstein, sur laquelle nous nous appuierons et qui est presque entièrement inédite, permet toutefois de saisir ce moment crucial de sa production sous une lumière nouvelle, en dehors du mythe de l’artiste-victime-de-l’industrie.