Être féministe en contexte colonial dans l'Algérie des années 1930. Les militantes de l'Union française pour le suffrage des femmes

Fiche du document

Date

2015

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn




Citer ce document

Claudine Guiard, « Être féministe en contexte colonial dans l'Algérie des années 1930. Les militantes de l'Union française pour le suffrage des femmes », Revue historique, ID : 10670/1.fgnouk


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

L’implantation d’associations féministes en Algérie coloniale fut tardive et de courte durée. Cet article cherche, à travers l’étude de la création, de l’essor et du déclin, en Algérie, d’une des principales associations féministes de tendance modérée, l’Union française pour le suffrage des femmes, à questionner le concept de féminisme dans une société coloniale établie en terre de civilisation arabo-musulmane. Sara Kimble et Jennifer Boittin ont mis en évidence, à partir d’articles du journal La Française et de la correspondance de Mme Brunschvicg, présidente de l’UFSF, les divergences existant entre Paris et Alger à propos de l’émancipation des femmes musulmanes, malgré la certitude de toutes les adhérentes de l’UFSF d’avoir une mission civilisatrice à remplir. L’étude du journal féministe algérois Femmes de Demain permet de compléter et de nuancer certaines de leurs conclusions. Des militantes d’Algérie étaient prêtes aussi, comme les métropolitaines, à revendiquer une amélioration du sort des femmes musulmanes. Toutefois, connaissant bien les mentalités en présence, elles mesuraient les difficultés mais aussi les limites d’une émancipation de type occidental en contexte colonial. Le genre était en effet une composante de la hiérarchie raciale coloniale, imbriqué dans l’ordre colonial. De ce fait, le féminisme constituait en Algérie un engagement bien plus complexe qu’en métropole. Aussi, le féminisme ne peut-il être analysé qu’au prisme du colonialisme.

The establishment of women’s associations in colonial Algeria was late and lasted for a short period of time. Through the study of the creation, rise and decline, in Algeria, of a branch of the major feminist moderate organizations, the “French Union for Women’s Suffrage”, this article seeks to question the concept of feminism in a colonial society established in the land of Arab-Muslim. Was it possible for feminist activists to claim more rights for French women without trying to liberate the Algerian women from the Muslim status? What did it mean to be a feminist in Algeria, during the 1930s? Drawing from the analysis of the newspaper La Française and the correspondence between Mrs Brunschvicg, President of the UFS, Sara Kimble and Jennifer Boittin highlighted the differences between Paris and Algeria concerning the emancipation of Muslim women. The study of Algiers feminist newspaper, Femmes de Demain, completes and qualifies some of their findings. Like the metropolitan ones, activists of Algeria were ready to demand improvement in the situation of Muslim women. However, because of colonial mentality, they measured the difficulties and the limits of an emancipation of the “western type” in the Algerian context. They knew that the removal of the Muslim personal status, and even education, would not be sufficient to really improve the lives of Algerian women, because of the extreme poverty of most colonized populations. Indeed, Gender was an intrinsic part of the colonial racial hierarchy. It was embedded in the colonial order. Being pro or against feminism in Algeria, from the colonisers or the colonized perspective, was a much more complex commitment in comparison to metropolitan France. Thus, Feminism can only be analyzed through the prism of colonialism.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en