2023
Cairn
Dominique Barjot, « Pourquoi l’industrie japonaise de la construction navale résiste-t-elle aujourd’hui à la concurrence chinoise et sud-coréenne ? », Entreprises et histoire, ID : 10670/1.fj06cr
Aujourd’hui, l’industrie mondiale de la construction navale est dominée par trois nations asiatiques : la Chine (environ 40 % du marché), la Corée du Sud (environ 30-35 %) et le Japon (20-25 %). Depuis la fin des années 1950, ces trois pays se sont succédé à la tête du marché mondial. Grâce à la révolution du transport maritime, mais aussi de la marine militaire, dès les années 1880, le Japon s’est progressivement imposé comme l’une des premières puissances navales avant de supplanter le Royaume-Uni à partir du milieu des années 1950. Jusqu’à la fin des années 1990, il a affirmé son leadership, avant de s’effacer au cours de la décennie suivante au profit de la Corée du Sud, puis, depuis le début des années 1990, derrière la Chine. Néanmoins, et malgré des coûts de production plus élevés, le Japon a conservé des parts de marché importantes. Il a même réussi à regagner de meilleures positions (29 % des nouvelles commandes en 2015), notamment face à la Chine puis à la Corée du Sud. La construction navale a non seulement été l’un des secteurs phares de l’industrialisation japonaise sur le long terme, mais encore elle reste également compétitive grâce à une très forte capacité d’innovation technologique, à l’importance de la flotte marchande japonaise, à des restructurations spectaculaires (notamment autour de Mitsubishi Heavy Industries) et à la supériorité technologique mondiale de l’industrie sidérurgique nationale.