Émotions et ordre public autour de la peine capitale. Une lecture sensible des débats sur la peine de mort et sa réalisation (1789-1792)

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2024

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Guillaume Debat, « Émotions et ordre public autour de la peine capitale. Une lecture sensible des débats sur la peine de mort et sa réalisation (1789-1792) », Annales historiques de la Révolution française, ID : 10670/1.frmrnf


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Cet article s’inscrit dans le sillage de l’appel à « reconstituer la vie affective d’autrefois » lancé par Lucien Febvre, mais aussi dans celui des travaux de Barbara Rosenwein sur les « communautés émotionnelles » et de ceux de William M. Reddy sur les «  emotives » et les « régimes émotionnels ». Le but de cet article est d’interroger la place des émotions et des sensibilités lors des débats sur la peine de mort et sa réalisation à travers les concepts de « communautés émotionnelles » et de « régimes émotionnels ». En étudiant de façon précise les prises de parole de plusieurs députés, il s’agit d’abord de montrer que les émotions et la sensibilité sont utilisées dans une perspective rhétorique : y recourir permet de renforcer une argumentation et donner du poids à une position, que ce soit l’abolition ou la conservation de la peine de mort. Par ailleurs, les débats, de 1789 à 1792, participent également d’une redéfinition d’une « communauté émotionnelle ». En effet, ils soulignent que les députés partagent les mêmes réticences sensibles quand ils doivent aborder frontalement les dimensions concrètes de l’exécution capitale. Les discussions révèlent que la peine de mort et sa réalisation sont des prismes pour interroger le degré d’acceptabilité de certaines émotions. Ces débats, entre 1789 et 1792, sont donc un cas d’étude pour appréhender la construction d’un espace émotionnel à propos de la peine de mort et de l’ordre public.

This article is in accordance with Lucien Febvre’s call to “reconstitute the emotional life of the past”, as well as Barbara Rosenwein’s work on “emotional communities” and William M. Reddy’s writings on “feeling” and “emotional regimes”. The aim of this article is to investigate the place of emotions and sensibilities in debates on the death penalty and its realization through the concepts of “emotional communities” and “emotional regimes”. A detailed study of the speeches of several deputies will demonstrate that emotions and sensibility are used from a rhetorical perspective − to reinforce an argument and lend weight to a position, whether the abolition or the retention of the death penalty. The debates from 1789 to 1792 also helped redefine an “emotional communites”. Indeed, they illustrate that deputies share the same sensitive reticence in dealing directly with the concrete dimensions of capital punishment. The discussions reveal that the death penalty and its execution are prisms for questioning the degree of the acceptability of certain emotions. The debates between 1789 and 1792 provide a case study for understanding the construction of an emotional space surrounding the death penalty and public order.

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