Enseigner : pour une pratique de la mise en risque calculée

Résumé Fr

Ce texte prend appui sur l'histoire d'une journée particulière : celle d'un examen professionnel pour une enseignante visant à l'obtention d'un certificat de spécialisation pour les situations de handicap moteur ou de trouble invalidant. Une journée particulière qui met en scène une professeure et un groupe d'élèves atypiques, tous placés sous le regard d'un jury de quatre personnes. La mise en histoire de cette journée s'attarde sur quelques moments de la séance pédagogique proposée et sur les leçons qu'il est permis d'en retirer. Cette réflexion interroge les savoirs didactiques et les mises en scène pédagogiques comme autant d'objets étranges, susceptibles non seulement de mobiliser les ressources cognitives des élèves mais également des dimensions émotionnelles cachées. De ce point de vue, les élèves touchés par un traumatisme crânien illustrent le pouvoir de résonance émotionnelle d'un objet didactique donné. Loin de se réduire à leur seule dimension objective, savoir savant, pratique corporelle, connaissance, méthode ou opération, révèlent ici de multiples facettes et leur potentiel de résonance avec la trajectoire singulière de l'élève. On s'intéresse ici à cette question, celle du potentiel caché des objets de savoir qu'une représentation courante perçoit comme des objets neutres, inertes et impersonnels parce qu'objectivés.