Le choix contraceptif des jeunes femmes à l’épreuve du rejet des hormones

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Si la pilule demeure, en France, le moyen de contraception le plus utilisé par les jeunes femmes, on remarque depuis les années 2000 une diminution de cette utilisation et un questionnement quant à sa centralité. Ces remises en cause s’inscrivent dans une montée de ce que l’on peut qualifier de climat de défiance envers les méthodes hormonales. À partir de l’analyse d’un corpus de 21 entretiens sur le choix en matière de contraception, menés avec des femmes entre 20 et 28 ans, cette communication vise à renseigner leurs modalités d’expression du rejet des hormones et à déterminer s’il a des effets concrets sur leur choix contraceptif. L’enquête montre la prévalence parmi les jeunes femmes interrogées d’une méfiance vis-à-vis des hormones, qui s’ancre rarement dans leur expérience contraceptive, mais semble plus diffuse, sauf dans certains cas. Elle est surtout mobilisée par les femmes lorsqu’il s’agit de justifier l’arrêt de la pilule, dont la prise en charge matérielle devient de plus en plus pesante pour les femmes au fil des années. Finalement, les femmes rejetant l’utilisation des hormones continuent très majoritairement à utiliser une contraception médicale, et même une contraception hormonale, à partir du moment où celle-ci est jugée d’un usage plus facile que la pilule. En remettant en cause la contraception hormonale, et plus précisément la pilule, c’est surtout le manque de choix que dénoncent les jeunes femmes : il ne s’agit pas de revendiquer moins de contraception, mais une meilleure contraception.