2002
Cairn
Michel Leroy, « La littérature française dans les instructions officielles au XIXe siècle », Revue d'histoire littéraire de la France, ID : 10670/1.fxdhyb
La langue et la littérature françaises, tenues en suspicion dans les collèges et les universités de l’Ancien Régime, sont pleinement reconnues par les lycées impériaux : seules sont retenues les œuvres conformes aux canons classiques et comparables aux chefs-d’œuvre de l’Antiquité, pour servir un enseignement tourné vers l’art du discours. Cependant, la volonté modernisatrice de la Monarchie de Juillet ainsi que le développement du sentiment national contribuent à étendre le champ d’une littérature française que redécouvre le romantisme, et à renforcer la place de la langue maternelle dans l’enseignement. L’organisation du baccalauréat oblige à en préciser les modalités. L’histoire littéraire prend place aux côtés de la rhétorique, tandis que la diffusion de morceaux choisis permet d’aborder la littérature moderne. L’enseignement spécial, créé par Victor Duruy sous le Second Empire, donne sa légitimité à une histoire littéraire qui commence au Moyen Age pour s’achever au XIXe siècle. La IIIe République entend donner la primauté aux lettres françaises sur les lettres latines, à l’histoire littéraire, conçue dans une perspective nationale et républicaine, sur la tradition rhétorique. Les instructions officielles préconisent de nouveaux exercices, l’explication et la dissertation françaises.