An original figure: the committed researcher as a chronically ill patient Une figure originale : le chercheur impliqué comme malade chronique En Fr

Résumé En Fr

The commitment of social scientists has been criticized. The most common criticism concerns their lack of objectivity which may question the validity of their research. However, in qualitative research, some researchers have supported this commitment as a means to access data more easily and to have a deeper understanding of the actors’ experiences. The survey carried out at a University Hospital dialysis center has led me to question my twofold status as a patient with kidney failure and as a researcher, its significance and the way it may impact the research. In this paper, I show that the commitment of the patient-researcher facing a “familiar" fieldwork is beneficial both to access the respondents and the data. In addition, even if the researcher’s feelings may negatively impact the conduct of his research, shared identity with the surveyed patients that allow access to the data seems to benefit the research more than would a neutral position.

L’implication du chercheur en sciences sociales a fait l’objet de diverses critiques. Celle du manque d’objectivité qui risque de remettre en question la validité de sa recherche, est la plus connue. Certains chercheurs ont justifié cette implication tant par la facilité de l’accès aux données que par la compréhension intime du vécu des patients. L’enquête menée dans le centre de dialyse d’un Centre Hospitalier Universitaire m’a conduit à m’interroger sur ma double condition de patient insuffisant rénal et de chercheur, son intérêt et ses effets sur la recherche. Dans cet article, je montre que l’implication du patient-chercheur confronté au terrain “proche” lui permet d’accéder aux enquêtés et aux données. Si les émotions du chercheur peuvent avoir un impact négatif sur le déroulement de la recherche, le partage d’identité avec les patients enquêtés paraît comporter des avantages pour accéder aux données désirées, ce que permet moins une position extérieure.