2000
Cairn
Philippe Kaenel, « L'apprentissage de la déformation : les procédés de la caricature à la Renaissance », Sociétés & Représentations, ID : 10670/1.ghpsab
Dans l’histoire de la caricature, la Renaissance occupe une place déterminante, soulignée dans les écrits fondateurs d’Ernst Kris et Ernst Gombrich (1935, 1938), et dans ceux de Werner Hofmann (1958). Ces auteurs assimilent volontiers la naissance du genre à la naissance du terme même de « caricature » à la fin du XVIe siècle. Dans l’historiographie, le concept de « caricature » n’est toutefois pas univoque. Il est devenu source de malentendus puisqu’il oscille entre un sens large (la caricature est ce qui déforme ou fait rire) et un sens restreint, né avec le terme même à la Renaissance. Dans cette acception, les feuilles volantes satiriques publiées entre 1510 et 1590 environ n’appartiennent pas au genre caricatural stricto sensu. Mais qu’entend-on par « déformation » ? Ce concept ne peut-il être utilisé de manière plus large sans perdre de son efficacité descriptive ou analytique ? Quelle est son efficacité symbolique ou réelle ? Comment inscrire la production graphique précédant la fin du XVIe siècle dans l’histoire de la caricature ? Quelques réflexions autour d’Érasme, Holbein le Jeune, Luther, Tobias Stimmer.