High-risk industry’s management system, its evolutions and its effects. The case of theoutsourced maintenance of EDF’s Nuclear Power Plants Le mode de gestion d'une industrie à risques, ses évolutions et ses effets Le cas de la maintenance sous-traitée des Centres Nucléaires de Production d'Électricité d'EDF En Fr

Fiche du document

Auteur
Date

6 décembre 2019

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licence

info:eu-repo/semantics/OpenAccess




Citer ce document

Léna Masson, « Le mode de gestion d'une industrie à risques, ses évolutions et ses effets Le cas de la maintenance sous-traitée des Centres Nucléaires de Production d'Électricité d'EDF », HAL-SHS : droit et gestion, ID : 10670/1.gj3229


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

Realized within a CIFRE agreement, this thesis studies the evolutions of the intra and inter-organizational management systems of a high-risk industry, as well as their effects on the locallevel – mainly on work relationships and situations occurring during outsourced maintenanceoperations. Drawing on research on high-risk industry, subcontracting and social regulationtheory, these analyzes articulate the macro (the company in its context), meso (the company’sProduction Division and its management systems) and micro (production sites, workrelationships and situations) levels.Based on the use of a “grounded” and “opportunistic” methodology, this research mobilizeslarge amount of data from interviews, observations, and internal documents.The socio-economic context, neo-liberalism (embodied here in the New Public Managementand the choice of subcontracting), the privatization of the company and its deteriorated financialsituation, as well as the supervision of an independent agency, weigh on the choices of theProduction Division. They contribute to the evolution of the Production Division’s managementsystem. Increased centralization, standardization, externalization, contracting, competition,controls based on multiple indicators, as well as a significant generational renewal, are the mainfeatures of this organization focused on industrial safety and cost saving.At the local level, the choices made by the Production Division, reflected in the evolution of itsmanagement systems, produce various effects, such as the erosion of the technical skills of thecompany’s employees, as well as interprofessional partitioning that can hinder the effectivecoordination of outsourced activities. Strong cooperation with subcontractors is also made moredifficult by the risk of reclassification of the commercial contract into an employment contract– which limits relations between contractor’s employees and subcontractors’ operators – as wellas by the bureaucratic complexity that slow down the information flow. These difficulties areintensifying as the time and cost pressures experienced by subcontracting companies andcontracting company’s employees increase, and as financial penalties – going along withsubcontractor’s errors – are more regularly applied, weakening inter-organizational trust.The relationships that sites maintain with subcontractors, which vary from one site to anotherbut are increasingly dependent on national guidelines, affect the behaviors of subcontractorsand the way they carry out their work. Subcontractors’ operators, who encounter numeroushazards, can hardly contribute to adapting the design of the (complex and strictly programmed)activities they carry out, despite the existence of an Operating Experience Feedback. They tendto develop withdrawal behaviors that are mitigated by professionalism and a strong safetyculture shared by all, allowing them to cope with hazards.Horizontal and vertical disconnections, coupled with increased time and financial pressure,form a system of constraints producing effects on work situations and relationships. The strategic apex, which promotes partnerships and simplification, tries to curb these consequenceswithout being able to give up the institutional logics that structure the organization.Improving and supplementing co-regulation devices could be one of the ways helping to fosterthe conciliation of contradictory demands of economic performance, strict compliance withsafety procedures and the autonomy of work collective.

Réalisée dans le cadre d’une convention CIFRE, cette thèse étudie les évolutions des systèmesde gestion intra et inter-organisationnels d’une organisation à risques, ainsi que leurs effets surle niveau local principalement sur les relations et les situations de travail lors des opérations demaintenance sous-traitées.Éclairées par les travaux de recherche portant sur les organisations à risques, la sous-traitanceet les processus de régulation, ces analyses articulent les niveaux macro (l’entreprise dans soncontexte), méso (la Division Production de l’entreprise et ses dispositifs de gestion) et micro(les sites de production, les relations et les situations de travail).Reposant sur l’utilisation d’une méthodologie « ancrée » et « opportuniste », la rechercheempirique mobilise de nombreuses données issues d’entretiens, d’observations, et dedocuments internes.Le contexte socio-économique, le néo-libéralisme (s’incarnant ici dans le New PublicManagement et l’externalisation), le changement de statut de l’entreprise étudiée, sa situationfinancière dégradée, ainsi que la surveillance d’une agence extérieure, pèsent sur les choix dela Division Production, contribuant à faire évoluer son mode de gestion. Accroissement de lacentralisation, de la standardisation, du recours à la sous-traitance pour les opérations demaintenance, de la contractualisation, de la mise en concurrence des acteurs, des contrôles baséssur de multiples indicateurs, ainsi qu’un important renouvellement générationnel sont lesprincipales évolutions de cette organisation centrée sur la sécurité industrielle et la maîtrise deses coûts.Au niveau local, les choix réalisés par la Division Production, traduits dans l’évolution desdispositifs de gestion intra-organisationnels, produisent divers effets, comme l’érosion descompétences techniques des agents de l’entreprise, ou encore des cloisonnementsinterprofessionnels pouvant entraver la coordination efficace des activités sous-traitées. Uneforte coopération avec les sous-traitants est également rendue plus difficile par le risque de délitde marchandage – qui limite les relations entre les agents de l’entreprise donneuse d’ordre etles opérateurs sous-traitants – ainsi que par la complexité bureaucratique qui ralentit lacirculation de l’information. Ces difficultés s’intensifient alors que les pressions sur les duréeset les coûts que vivent les entreprises sous-traitantes et les agents du donneur d’ordres’accentuent, et que des sanctions financières – accompagnant les erreurs sur les chantiers –sont plus régulièrement appliquées, affaiblissant la confiance inter-organisationnelle.Les relations que les sites entretiennent avec les sous-traitants, différentes selon le site mais deplus en plus dépendantes des orientations du niveau national, affectent les comportements desacteurs sous-traitants et la façon dont ils réalisent le travail, contribuant tantôt à rapprocher leréel du prescrit, tantôt à l’en éloigner. Les opérateurs sous-traitants qui rencontrent de nombreuxaléas, peuvent difficilement contribuer aux aménagements nécessaires dans la conception desactivités (complexes et strictement programmées) qu’ils réalisent malgré l’existence d’unsystème de retour d’expérience. Ils tendent à développer des comportements de retrait atténuéspar une culture de professionnalisme et de sécurité partagée par tous les acteurs permettant defaire face aux aléas.Les déconnexions horizontales et verticales, couplées à une pression temporelle et financièreaccrue, forment ainsi un système de contraintes produisant des effets sur les situations et lesrelations de travail. Le sommet stratégique, qui promeut partenariats et simplification, tente d’en juguler les conséquences sans pouvoir renoncer aux logiques institutionnelles qui lestructurent.Améliorer et compléter les dispositifs de co-régulation constitue l’une des voies quifavoriseraient la conciliation des exigences contradictoires de performance économique, destrict respect des procédures de sécurité et d’autonomie des collectifs de travail.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en