2 février 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Alain Médam, « Ethnicité et cité entre le « co » et le « dis », le « trans » ? », Presses Sorbonne Nouvelle, ID : 10670/1.gmh6xx
Parvenu dans le Nouveau Monde, l’immigrant n’est pas réellement arrivé. Déplacé, dérangé, il lui faut se reprendre, se rétablir : se remettre à l’endroit. Dans les espaces cosmopolites, les quartiers ethnoculturels — si évocateurs de ghettos qu’ils soient — sont des espaces de rétablissements. Ils préparent des passages à autre chose : à d’autres lieux. Cependant, s’il s’agit de passer vers les autres, en leur diversité, vers quoi passer précisément ? Où se trouve le centre de tous si tout le monde en l’espèce est en train de passer pour son compte et à sa manière et si les uns et les autres, à un titre ou un autre, sont plus ou moins excentrés et périphériques ? D’où ces oppositions d’attitudes dans la cité cosmopolite. L’Etat veut défendre le « co » : préserver une règle du jeu faisant consensus. Les communautés ont tendance à préserver le « dis » : le dispersé et disparate. Entre les deux : comment pourrait s’entendre une dynamique du « trans » ?