24 septembre 2015
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Silvia Viti, « En deçà du tableau, la rue : Traversées urbaines et art du quotidien », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.gp54sa
L’enjeu et la motivation de cette recherche est de rendre une dignité théorique à toutes ces pratiques qui revendiquent une appropriation, ne serait-ce que exclusivement sémiotique, de l’espace urbain. En consonance avec la démarche de Michel De Certeau, même le concept d’art a été analysé en tant que forme d’expression quotidienne. La street art a été interrogée en tant que pratique de traversée de l’espace et en tant que style de spatialisation : le produit c’est toujours un certain effet-espace qui sous-tend un certain effet de présence. L’exigence de ce travail c’était de faire un portrait de la ville à partir de micros narrations créatives qui la racontent comme par exemple l’intervention de Banksy sur la West Bank Barrier en Palestine, les inscriptions des pixadores brésiliens, les traversées des traceurs du Parkour, et les portraits affichés par JR. La street art c’est une narration possible de la ville, qui, comme un tatou sur la peau, en racontent les moments difficiles, en célèbrent les éléments d’identification, en souvient l’histoire (même celle des villes lointaines) dans une dialectique continue entre soi et Autre. D’un point de vue méthodologique, nous sommes partis de l’analyse des cas pour interroger certaines problématiques sémiotiques à l’aide de la réflexion sur les interactions et les styles de vie d’Éric Landowski, celle sur les pratiques et les formes de vie de Jacques Fontanille et celle sur l’ethno-sémiotique de Francesco Marsciani. L’analyse du phénomène a été nourri par la contribution des autres sciences sociales ayant déjà réfléchi sur l’espace et sa représentation artistique, et tout particulièrement l’anthropologie.