Cent ans d'histoire de l'aéronautique à Toulouse (1917-2019)

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Jean-Marc Olivier et al., « Cent ans d'histoire de l'aéronautique à Toulouse (1917-2019) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.gr1hu8


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Les Toulousains se sont passionnés pour les envols de montgolfières à la fin du xviiie siècle et le Muretain Clément Ader a expérimenté ses premiers cerfs-volants sur les plateaux du Lauragais avant de construire ses « avions ». Mais ceci ne fait pas de Toulouse un pôle majeur des pionniers de la conquête de l’air. En effet, l’aérostation ne se développe pas à Toulouse au fil du xixe siècle et Clément Ader mène ses principales expériences dans la région parisienne pendant les années 1890. Mieux encore, les premiers vols de « plus lourds que l’air » au-dessus de la ville rose sont réalisés par des pilotes venus de loin, comme ceux qui participent au meeting de 1910 organisé route de Bayonne, ou encore Roger Morin qui réalise le premier vol Pau-Toulouse le 27 février 1911. Avant 1914, les capitales françaises de l’aviation s’appellent Paris, Reims ou Pau, mais pas du tout Toulouse.Ce retard initial engendre quelques ambiguïtés dans l’historiographie du sujet. Certains auteurs parlent de l’heureux hasard toulousain, une sorte de cadeau du gouvernement pour cette ville loin du front pendant la Première Guerre mondiale, puis appartenant aux métropoles d’équilibre dont il faut stimuler l’industrialisation pendant les années 1960. Les historiens et érudits locaux tentent de contrer cette thèse du « cadeau parisien » en soulignant la précocité des intuitions de Clément Ader qui publie plusieurs livres sur le futur rôle de l’aviation, ils soulignent aussi l’engouement populaire pour les spectacles aériens. Cent ans après la production des premiers avions à Toulouse, en 1917-1918, le temps de l’histoire semble enfin venu. La question des origines n’est pas vraiment centrale, la capacité d’adaptation et de développement des activités aéronautiques dans l’espace toulousain apparaît plus décisive. Exemple fondateur et emblématique, si Pierre-Georges Latécoère n’a pas conçu lui-même son premier avion, le Salmson 2A2, il a parfaitement su reproduire cet appareil complexe. Il a également très vite compris les formidables enjeux de ce nouveau mode de transport. Cette capacité technique et cette volonté d’entreprendre correspondent aux spécificités sociales de la « ville industrieuse » de la fin du xixe siècle. D’autres acteurs comme Émile Dewoitine prennent ensuite le relais, engendrant la naissance d’un premier pôle aéronautique toulousain dans l’entre-deux-guerres. Après 1945, l’État français prend acte du dynamisme local et renforce le processus d’affirmation d’un pôle aéronautique complet de niveau national puis mondial.

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