2011
Cairn
Julie Chapuis, « La reconstruction post-2006 du Sud-Liban : nouveaux acteurs, nouvelles pratiques, nouvel espace ? », Maghreb - Machrek, ID : 10670/1.grlqi7
Si la problématique de la reconstruction n’est pas récente dans un pays qui, après avoir traversé des années de guerre civile, a dû réorganiser un espace social pour (re)créer un lien sociétal entre les parties divisées, la reconstruction post-2006 et les problèmes qu’elle soulève s’imbriquent dans cette précédente reconstruction, certes institutionnalisée mais circonscrite à certains espaces. Depuis la fin de la guerre civile, l’État libanais a tenté de s’intégrer dans le volet territorial du processus de construction nationale sans pour autant parvenir à établir une autorité manifeste sur l’intégralité de son territoire, laissant le champ libre aux forces politiques locales et aux structures privées. Avec le retour annoncé de l’État libanais dans une région qu’il a longtemps délaissée, la reconstruction qui s’engage alors au Sud-Liban à l’issue du conflit de 2006 est en ce sens inédite. Si cette intervention de l’État libanais est soutenue, voire exigée, par certains bailleurs de fonds internationaux, elle soulève une certaine appréhension chez les acteurs associatifs ancrés dans la région depuis que la paralysie de l’État libanais y a encouragé une privatisation voire une communautarisation de l’action sociale. Il s’agit donc d’interroger la nouvelle organisation que provoque l’interaction entre des acteurs permanents et des acteurs récemment intégrés au processus de reconstruction du Sud du Liban.