Reconfiguration de la famille face à la crise environnementale où comment refuser la parentalité au nom de l’écologie.

Résumé Fr

Phénomène de plus en plus mis à l’agenda scientifique (Debest, 2014 ; Dubus & Knibiehler, 2019), l’infécondité volontaire, autrement dit le fait de ne pas vouloir d’enfant de manière volontaire, apparait comme l’un des grands bouleversements que connait la famille. Ainsi, grâce à l’exploitation secondaire des données de l’enquête Fecond 2011/2012 et d’un corpus d’une soixantaine d’entretiens biographiques, il est possible d’observer que l’infécondité volontaire est une des réponses apportées par certains individus face à la crise environnementale (Schneider-Mayerson & Leong, 2020). En effet, ces agents sociaux s’inquiètent de l’avenir qu’un enfant aurait sur une planète où le dérèglement climatique n’a de cesse d’impacter les vies de tous.tes ; de facto, ils ne veulent pas de cette responsabilité. Acte criminel ou inconscient selon eux, la mise au monde d’un nouvel être humain est inconcevable pour ces agents sociaux qui prônent une politique dénataliste voire d’extinction de l’humanité au regard des maux causés par ce qu’ils appellent la « surpopulation ».C’est pourquoi, d’autres manières de « faire famille » sont envisagées : adopter ou devenir famille d’accueil pour des enfants déjà présents sur Terre. De surcroît, ce choix de vie sans enfant s’accompagne de tout un mode de vie que l’on pourrait qualifier d’écologique. Des petits gestes du quotidien comme le tri ou l’attention portée aux ressources naturelles, en passant par une consommation locale et éthique, sans oublier le recyclage et l’achat de vêtements et mobiliers de seconde main, ce sont toutes les dimensions de la vie sociale qui se voient régies par un seul leitmotiv : réduire son impact environnemental.