1 octobre 2013
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Pénélope Larzillière, « La Jordanie contestataire : militants islamistes, nationalistes et communistes : introduction », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.h9ndbg
Les vagues de mobilisations dans le monde arabe en 2011 et 2012 ont remis sur le devant de la scène l'opposition aux régimes autoritaires. En Jordanie, entre censure, répression et falsification des élections, l'activisme politique est limité, malgré l'ouverture démocratique de 1989. La monarchie jordanienne est officiellement une monarchie constitutionnelle avec un parlement élu, mais politiquement c'est un système d'exclusion. L'apparente stabilité du régime jordanien est en fait basée sur de complexes et changeants processus autoritaires qui sont mis en place de manière différenciée selon les arènes politiques et sociales. Pour autant, l'opposition existe et des voies alternatives de contestation ont émergé. Le vécu des opposants éclaire alors les conditions de cet engagement politique face à un régime répressif. Une enquête de terrain de plusieurs années a permis de reconstituer les trajectoires de militants de longue durée issus des différentes tendances : islamistes nationalistes et communistes. Hormis les islamistes qui ont toujours été autorisés, bien que parfois réprimés par la monarchie jordanienne, les opposants sont passés d'un militantisme clandestin à une scène publique très contrôlée. À travers ces parcours politiques, apparaissent les conditions générales du militantisme politique face à un régime répressif, mais aussi le sens donné par chaque individu à son engagement et à l'idéologie qui le sous-tend.