Enlightenment constitutionalism. From the object of laws to the subject of law or from the geometric object to political freedom Le constitutionnalisme des Lumières. De l'objet des lois au sujet de droit ou de l'objet géométrique à la liberté politique En Fr

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11 mars 2024

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Alain Laraby, « Le constitutionnalisme des Lumières. De l'objet des lois au sujet de droit ou de l'objet géométrique à la liberté politique », HAL-SHS : droit et gestion, ID : 10670/1.hagk6t


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Résumé En Fr

1/ The title of the thesis, The Enlightenment constitutionalism, is underlined by two subtitles : From the purpose of law to the subject of law, and From the geometric object to political liberty. The thesis actually covers a longer period than the title would suggest, since the Enlightenment constitutionalism is a movement, not a stasis. The Constitutions of this study are primarily the English, the American and the French ones. The constitutionalism under discussion bears on the structure and evolution of these Constitutions. The first subtitle points out how the Enlightenment constitutional law is based on the idea that the positive law of the State guarantees modern natural law and its metamorphoses. This is the purpose of law mainly political liberty that make subjected people free under law. The second subtitle indicates that the research study is carried out through multiple diagrams. Their successive display highlight diverse on-going modes of reasoning in modern science. 2/ Every concept of constitutional law (separation of powers, separation of church and state, federalism, parliamentary procedures, interpretation of law by competing institutional powers, general will, regulation of various and interfering interests, whether private or public, decision-making strategies, human rights, direct and indirect democratic procedures, and so on). Each of those comes under scrutiny in the light of modern scientific concepts (barycentre, multiple variable function, laplacian, topological manifold, modular arithmetic, group theory, Fourier series, knot theory, phase space, ). The goal of the exercise is neither to boil down constitutional law (and underlying political philosophy) to mathematics or physics, nor to apply them straightforwardly to law. The ambition is more modest : it is to show a certain relationship between modes of reasoning in science and law and its limits. The parallelism is at most a pseudo-isomorphism. Such a pseudo- prefix should not be understood as being false or misleading. It only depicts, like in science, approaching logical problems with some variations. The analysis is generic or qualitative. It does not intend to enter into excessive details or definite measures. Its concern is rather to better single out the characteristic feature, the hallmark of law governing State. 3/ This assimilation openly reveals how modern scientific modes of reasoning have been incorporated into constitutional law. What seems rather well internalized are the contraints from natural world, either in a conscious way, or, more often, without the fulll knowledge of drafters or users of constitutional law. The thesis also aims at identifying the scope of such a integration : liberty became free thanks to the constituitonal stops that endeavour to prevent State power from being exorbitant. Although the analogy turns out to be partial, it allows constitutional law to take back control, - albeit not always successfully, - the use of modern science and technology. Under this perspective the Enlightenment constitutionalism opposes to authoritarian and totalitarian, regimes. These regimes do not hesitate, more than ever, to turn them against political and individual liberty that their populations might enjoy. Without liberty, which is challenging by nature, justice cannot happen. Only a minority in power benefits from the system by the monopoly of force as much of opinion. Such a perversion of knowledge and State law steadfastly turns away from the heritage of Enlightenment.

1/ Le titre de la thèse, Le constitutionnalisme des Lumières, comprend deux sous-titres : De l'objet des lois au sujet de droit, et De l'objet géométrique à la liberté politique La thèse couvre en fait une période plus longue que ne le suggère le titre, car le constitutionnalisme des Lumières est un mouvement, et non un état. Les Constitutions étudiées sont essentiellement l'anglaise, l'américaine et la française des XVIIe et XVIIIe siècles. Le constitutionnalisme en question porte sur la structure et l'évolution de ces Constitutions. Le 1er sous-titre indique comment le droit constitutionnel des Lumières est bâti sur l'idée qu'il incombe au droit positif de l'Etat de garantir le droit naturel moderne et ses métamorphoses. Par l'objet des lois - la liberté politique - les sujets assujettis deviennent des sujets de droit. Le 2nd sous-titre indique la manière dont l'étude est entreprise. Il s'agit moins de passer d'un énoncé à un autre énoncé que d'un diagramme à un autre diagramme afin de constater in visu les multiples modes de raisonnement capables d'éclairer le droit non moins moderne. 2/ Chaque concept du droit constitutionnel (séparation des pouvoirs, séparation des Eglises et de l'Etat, fédéralisme, procédure parlementaire, interprétation du droit par tous les acteurs institutionnels en compétition, volonté générale, lutte contre les factions, modes de décision, droits de l'homme, procédures de démocratie directe et indirecte, etc.) est analysé au crible des concepts scientifiques (barycentre, fonction à plusieurs variables, laplacien, « variété » topologique, arithmétique modulaire, théorie des groupes, séries de Fourier, théorie des nœuds, espace des phases...). Le but de « l'exercice » n'est pas de réduire le droit constitutionnel (et la philosophie politique sous-jacente) aux mathématiques, ni d'appliquer ces dernières au droit. L'ambition est plus modeste : on entend seulement montrer une certaine parenté entre les modes de raisonnement de la science et du droit organisant le fonctionnement de l'Etat. Ce parallélisme est au mieux un pseudo-isomorphisme. Le préfixe pseudo- n'est pas à prendre au sens de faux, de trompeur, mais au sens, comme en science même, de qui ressemble logiquement à, à déformation près. L'analyse est générique ou qualitative. Elle n'entre ni dans les détails ni dans des mesures fort précises. Son souci est plutôt de mieux singulariser le propre du droit. 3/ Cette assimilation partielle révèle au jour l« intériorisation » par le droit constitutionnel des procédés d'analyse de la science moderne. Ce qui est intériorisé sont des contraintes du monde naturel. Le droit positif des Lumières (et post-Lumières) les intègre, consciemment parfois, ou à son insu plus souvent. La thèse s'efforce de dégager la portée d'une telle internalisation : la liberté, qui s'est affranchie, en est devenue plus affermie grâce à des « butées » constitutionnelles qui visent à retenir l'exorbitance éventuelle des pouvoirs. Bien que la comparaison s'avère partielle, l'analogie permet au droit constitutionnel de contrôler en retour, tant bien que mal, l'usage de la science et de la technique modernes. Sous ce rapport également, le constitutionnalisme des Lumières s'oppose aux régimes autoritaires et totalitaires. Ces régimes n'hésitent pas, aujourd'hui plus que jamais, à les retourner contre la liberté politique et individuelle dont pourraient jouir leurs populations. Sans la liberté, contestatrice par nature, la justice ne peut advenir. Seule une minorité installée profite du système en joignant au monopole de la force celui de l'opinion. Cette perversion autant du savoir que du droit régissant l'Etat tourne résolument le dos à l'héritage des Lumières.

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