Conclusion - Parcours sociaux et possibilités de ruptures avec le social institué

Résumé 0

Les parcours sociaux sont en partie construits par l'offre publique qui, dans de multiples domaines, prépare et oriente plus ou moins largement les possibilités des individus, de groupes sociaux ou de populations. Sans verser dans une lecture déterministe qui viserait à s'affranchir de toute trace de contingence, on peut admettre que la notion de parcours (individuel ou social) contient l'idée de " guidage ", que celui-ci soit collectif - inscrit dans des politiques publiques - ou bien familial et social. Aujourd'hui, la représentation de l'individu autonome, qui pourrait battre en brèche cette conception structurelle des parcours, doit tenir compte du fait que l'autonomie individuelle devient l'objet même de bon nombre de politiques publiques (sociales et de santé, éducatives et de formation, etc.). Si l'on prend cette entrée, plusieurs choses sont alors à dire et à débattre : 1) ces " politiques de l'individu " produisent parfois des fuites : ce que nous appelons " la non demande " ; 2) ces fuites sont manifestement des parcours ; elles en ont les caractéristiques : imprévisibilité et réversibilité ; 3) d'autres offres s'organisent pour rattraper et rerouter les " fuyards " ; 4) ces offres engendrent d'autres parcours, parfois davantage prescriptifs, qui à leur tour peuvent provoquer d'autres fuites. Ce processus n'ayant pas de raison de s'arrêter - car c'est la dynamique de gouvernement par l'Etat social de plus en plus libéral dans ses logiques de ciblage et de conditionnalité -, cette approche des parcours sociaux liés aux politiques publiques cherche à indiquer la nature consubstantielle et inflationniste de leur relation.

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