La Révolution russe : Lettre de Petrograd au journal L’Humanité

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2017

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Boris Kritchewsky, « La Révolution russe : Lettre de Petrograd au journal L’Humanité », Commentaire, ID : 10670/1.hc4o1n


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En 1919, la librairie Félix Alcan, à Paris, publia un ouvrage de 276 pages intitulé : Vers la catastrophe russe. Lettres de Petrograd au journal L’Humanité. Octobre 1917-février 1918. L’auteur Boris Kritchewsky était né en Russie en 1866, il mourut, à Paris, l’année même où son livre parut. Le 25 octobre 1917, L’Humanité avait fait précéder le texte de sa première lettre, portant la date du 2 octobre 1917, de l’explication suivante : « Nous donnons aujourd’hui la première lettre de notre envoyé spécial en Russie. Notre camarade Boris Kritchewsky, qui depuis plusieurs années traitait avec talent à L’Humanité les questions de politique extérieure, nous enverra régulièrement de Petrograd des correspondances sur les événements russes. Nos lecteurs suivront certainement avec intérêt ces études d’un écrivain averti et clairvoyant. Ils y trouveront une source précieuse de documentation sur les phases mouvementées que traverse la jeune Révolution russe. » Militant socialiste russe, Kritchewsky avait été le correspondant à Paris de deux grands journaux socialistes allemands (Vorwärts et Neue Zeit ), il sympathisait avec le syndicalisme révolutionnaire français et dans les années précédant la guerre il collaborait à L’Humanité sous le pseudonyme de Bernard Veillard, à la rubrique des informations internationales, aux côtés de Jean Longuet (le petit-fils de Marx) et de l’Espagnol Antonio Fabra Ribas. L’ouvrage comporte 17 lettres, s’étalant du 2 octobre 1917 au 23 février 1918. L’Humanité a publié toutes les lettres qui ont précédé le coup d’État « bolcheviste », comme on disait à l’époque, et une seule après ce coup d’État. Sans doute la situation confuse en Russie et l’influence exercée au sein du Parti socialiste français par les futurs complices des « bolchevistes » (Marcel Cachin notamment) expliquent ces atermoiements qui indignèrent Kritchewsky. La lettre que nous publions en entier, après en avoir publié des extraits dans les n˚ 56 et 120 de Commentaire (hiver 1991 et hiver 2007), en espérant qu’un éditeur rééditera ce livre en entier, est la huitième. Elle porte la date du 11 novembre 1917. Elle raconte le coup de force décisif qui permit aux « bolchevistes », à Lénine et à Trotski, de confisquer le pouvoir à Petrograd. Pour éclairer le lecteur, résumons la chronologie de cette révolution. Le 12 mars 1917, il est constitué à Petrograd un gouvernement provisoire dirigé par le prince Georges Lvov (Alexandre Kerenski, seul socialiste de ce gouvernement, est ministre de la Justice). Le 16 mars, le tsar Nicolas II abdique en faveur de son frère Michel, qui abdique lui-même le lendemain en faveur du Gouvernement provisoire. Fin mars, la Finlande, la Pologne et l’Estonie deviennent indépendantes. Les réformes sociales sont esquissées et renvoyées à la future Assemblée constituante. Les socialistes avaient organisé le 12 mars, à Petrograd, un Conseil des députés, des travailleurs et des soldats (Soviet ) qui peu à peu s’opposa au Gouvernement provisoire, notamment en ce qui concerne les opérations militaires face à l’Allemagne. Le 16 avril, Lénine et d’autres bolcheviks arrivent à Petrograd, les autorités allemandes ont assuré leur transport de Zurich à la Russie, à travers l’Allemagne. Trotski les rejoint début mai, venant d’Angleterre. Les bolcheviks s’opposent aux mencheviks , au sein du Parti socialiste, et aux sociaux-révolutionnaires. Le 16 mai, Kerenski devient ministre de la Guerre du Gouvernement provisoire et relance une offensive russe au mois de juin, elle échoue le 7 juillet. Le 16 juillet, les bolcheviks tentent de prendre le pouvoir à Petrograd. Ils n’y parviennent pas. Lénine se réfugie en Finlande. Le 20 juillet, le prince Lvov démissionne et il est remplacé par Kerenski. Le général Kornilov, commandant en chef, s’oppose à lui. Il est défait, mais Kerenski devient dépendant des bolcheviks qui dominent désormais le soviet de Petrograd. Le 6 novembre, les bolcheviks (avec l’aide de troupes de la garnison) s’emparent du palais d’Hiver et arrêtent les membres du Gouvernement provisoire. Kerenski parvient à éviter son arrestation et s’exile. Le 7 novembre, il est constitué un Conseil des commissaires du peuple dirigé par Lénine et comprenant Trotski et Staline. L’Assemblée constituante est élue le 25 novembre. Les bolcheviks s’y trouvent en minorité. Quand elle se réunira, le 18 janvier 1918, à Petrograd, elle sera dispersée par l’Armée rouge. En nous faisant lire le livre de Kritchewsky, il y a bien longtemps, Boris Souvarine nous disait tout le prix qu’il accordait à ce témoignage exceptionnel. J.-C. C.

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