1 octobre 2018
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Thomas Jonas, « Sur les Villes Invisibles de Walter Benjamin et Italo Calvino (et les Passages où ils se rencontrent) », HAL-SHS : géographie, ID : 10.21747/9789899999978/lib17
Du Paris et du Berlin de Walter Benjamin aux "Villes invisibles" de Italo Calvino, l'espace urbain est le lieu où le langage littéraire se défait de ses images, de leur éclat, et où se dessine un monde en pointillés, en transparence, autant révélateur d'un invisible tapi dans la neutralité et l'anonymat du quotidien, que de "l'invisibilité du visible", selon la formule de Michel Foucault. Ce territoire devient lui-même un espace poreux, transitoire, entre imaginaire et réel, qui se révèle lorsque surgissent dans le texte rues et maisons, clochetons et carrefours, qui sont à leur tour signes et emblèmes, énigmes et rébus sans commencement et sans fin, dont le flâneur peut tenter de suivre le filigrane invisible, le temps d’une promenade le long du Rhin ou de la Seine. Se dessine alors la possibilité d’une carte et ses territoires inhabitables, seulement parcourue par des routes de langage que l’on peut suivre du doigt. Celui qui tient la carte se pose alors la question: où est cet espace qu’il habite? Quel est son itinéraire, d’où vient-il et où va-t-il ?