Singe, mon prochain, mon miroir, mon double, mon cousin : Variations sur le thème de l'« instinct filial » de Imre Hermann et Nicolas Abraham

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2007

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Jean-Claude Sempé, « Singe, mon prochain, mon miroir, mon double, mon cousin : Variations sur le thème de l'« instinct filial » de Imre Hermann et Nicolas Abraham », Le Coq-héron, ID : 10670/1.hjq7db


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Dans une note du Malaise dans la culture, Freud propose une perspective évolutionniste, phylogénétique et psychanalytique, qui voit dans le mouvement même par lequel l’homme se dresse sur ses deux membres inférieurs (et expose ses organes génitaux) le développement de sa capacité de voir et de savoir et ainsi, jusqu’au « seuil de la culture », où va s’organiser, à partir des lois primitives de l’anthropologie, du totémisme et des archaïsmes de la religion, les sublimations de la civilisation et de la création artistique. C’est sur le « refoulement organique » de sa vie et de ses origines animales, que va se constituer le progrès de son évolution en même temps que son histoire. La perspective est toute autre quand on aborde avec Imre Hermann « les instincts archaïques de l’homme ». Paradoxalement c’est « du dedans » qu’est observé « notre cousin » le singe ; il est alors « notre prochain, notre miroir » et aussi notre alter mais sans ego. La pénétration dans l’univers social des chimpanzés ou des orangs-outans, l’identification à leur comportement instinctuel individuel va permettre la compréhension, « de l’extérieur » des instincts primaires de l’homme : comme s’il s’agissait d’un renversement du fonctionnement du mécanisme de projection, ce que nous voyons et « projetons » sur la vie des singes nous apprend ce que sont « les instincts archaïques de l’homme », mécanisme que Nicolas Abraham dénomme « projection identificatoire ». L’apport de Nicolas Abraham est donc décisif pour définir ce qui est commun entre les anthropomorpha de l’espèce humaine et les primates observés par Imre Hermann pour les besoins de ses recherches sur « l’instinct filial ».« L’agrippement », « l’unité duelle », « l’instinct chercheur », « l’instinct maternel », etc. sont autant de concepts qui permettent de jeter des ponts entre l’univers des primates et celui des humains. Ils constituent l’essentiel de ce qui fait « l’archépsychanalyse » selon Nicolas Abraham. C’est aussi à partir de cette archépsychanalyse que nous pouvons mettre en question ce qui est notre propre agrippement aux théories et aux pratiques de nos maîtres fondateurs de la psychanalyse classique ainsi qu’aux prismes auxquels sont attachés leur façon de connaître, de comprendre et d’interpréter.

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