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Sylvain Cavaillès, « La littérature comme instrument de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel des Kurdes de Turquie », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.hlttvt
Pendant la majeure partie du XXe siècle, en Turquie, la langue et l’identité kurdes ont été soumises à des politiques de négation ou d’assimilation. C’est en diaspora, dans les années 1930, que le patrimoine culturel des Kurdes a connu une première entreprise de sauvegarde, autour de la revue Hawar publiée en Syrie sous mandat français par les frères Bedir Khan. C’est encore en diaspora mais cette fois-ci en Suède, dès la toute fin des années 1970, que l’écrivain Mehmed Uzun a jeté les bases du roman kurde contemporain dans une optique tout aussi patrimoniale que littéraire. L’héritage culturel et littéraire que ces pionniers ont commencé à mettre à jour est aujourd’hui au centre des préoccupations éditoriales de jeunes maisons sises à Istanbul ou à Diyarbakır, dans un contexte où la libéralisation progressive des droits linguistiques est loin d’avoir satisfait aux revendications des Kurdes de Turquie.