La sous-traitance au prisme du genre. Une analyse de l’externalisation « à demeure » des services généraux à partir du cas des prestations d’accueil

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2022

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Gabrielle Schütz, « La sous-traitance au prisme du genre. Une analyse de l’externalisation « à demeure » des services généraux à partir du cas des prestations d’accueil », Entreprises et histoire, ID : 10670/1.hua0zh


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De nombreuses recherches ont montré que la sous-traitance produit des rapports de domination entre donneur d’ordre et sous-traitant et se traduit, pour la main-d’œuvre prestataire, par des salaires moins élevés et des conditions de travail dégradées. Prenant appui sur le cadre théorique de Joan Acker sur les organisations genrées, cet article se propose de renouveler la compréhension de la sous-traitance en l’analysant au prisme du genre, à partir du cas de l’externalisation « à demeure » des services généraux, et, singulièrement, des prestations d’accueil. Il examine la manière dont cette forme d’externalisation contribue à la dévalorisation professionnelle des hôtesses d’accueil et participe ainsi à la production du genre comme rapport social assignant les femmes à une position subalterne et dominée. Il montre également comment le genre est consubstantiel à la construction de cette forme organisationnelle. D’une part, il constitue une matrice de la théorie de la valeur qui structure les frontières de l’entreprise, définissant son en-dedans (les tâches « cœur de métier ») et son en-dehors (les tâches des services généraux, dites « de soutien »). D’autre part, combiné à d’autres rapports de domination, le genre contribue à la perpétuation de cette forme organisationnelle en produisant une main-d’œuvre apte à la rendre viable.

Numerous studies have shown that subcontracting produces relations of domination between the client company and the subcontractor. As a result, the service provider workforce ends up with lower wages and poorer working conditions. Adding to Joan Acker’s theoretical framework of gendered organisations, this article aims to renew the understanding of subcontracting by analysing it through the prism of gender. It focuses on the case of “permanent” subcontracting of the reception service. This form of externalization is found to contribute to the professional devaluation of receptionists and thus participates in the production of gender as a social process that assigns women to a subaltern and dominated position. Gender is also shown to be consubstantial to the construction of this organisational form. On the one hand, it constitutes a matrix of the theory of value that structures the boundaries of the firm, defining inside (“core”) tasks and outside (“support”) tasks. On the other hand, in combination with other relations of domination, gender contributes to the continuation of this organisational form by producing a workforce that supports it.

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