4 mars 2021
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Catherine Hocquet-von Raesfeldt, « Russie-Éthiopie, XIXe -XXe siècles : un lien spécial entre les deux pays, des tsars aux soviets, des négus au Därg ? Illusions et désillusions », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.huhx19
À la fin du XIXe siècle, la Russie surprit toutes les grandes puissances en intervenant en Afrique, un continent envers lequel elle avait jusqu’alors manifesté assez peu d’intérêt. Son intervention se fit sur la scène éthiopienne, au nom de la solidarité religieuse, afin de secourir un pays « orthodoxe » dont l’indépendance millénaire et l’intégrité territoriale étaient menacées par l’Italie. Moins d’un siècle plus tard, devenue l'Union Soviétique elle intervenait à nouveau dans ce pays, officiellement encore pour en préserver l’intégrité territoriale, menacée cette fois au sud par l’allié somalien de Moscou, et au nord par la sécession des Érythréens en grande partie marxistes. Dans les deux cas le coût de l’opération fut très élevé pour cette grande puissance à l’économie fragile. Un des objectifs de cette thèse est d’explorer les origines jusqu'ici peu étudiées de cet engouement soudain mais persistant pour la cause éthiopienne, afin d’en éclairer les véritables motifs dans un monde de rivalités internationales complexes, sans écarter définitivement parmi ceux-ci le lien créé par l’orthodoxie, même au temps du communisme athée. Concernant la partie éthiopienne, s’il est aisé de cerner les raisons qui poussèrent la monarchie chrétienne à se tourner vers St Pétersbourg pour sauvegarder son territoire, celles qui la conduisirent, malgré son archaïsme, à maintenir un lien solide avec un régime athée et régicide ont fait l’objet d’une étude particulière. À la lumière de celle-ci il a été possible d'éclairer la réalité du "lien spécial", régulièrement invoqué depuis le XIXe siècle, et ses chances de survie après les bouleversements de la fin du XXe siècle.