Le traitement de l'Affaire Cantat par la presse quotidienne nationale : une évolution de fait divers à fait de société depuis vingt ans

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8 juin 2023

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Shad De Bary, « Le traitement de l'Affaire Cantat par la presse quotidienne nationale : une évolution de fait divers à fait de société depuis vingt ans », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.hwb8t3


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En 2003, Bertrand Cantat et Marie Trintignant, vivent une idylle secrète en Lituanie, où cette dernière est en tournage. La nuit du 26 au 27 juillet 2003, le chanteur de Noir Désir et l'actrice se disputent. Il lui assène plusieurs coups qui entraîneront sa mort quelques jours plus tard. Immédiatement, le fait divers qui concerne deux célébrités prend le centre du cycle médiatique, et fait encore couler de l'encre, vingt ans plus tard. Au cours du temps, l'affaire change de forme. En partant d'un traitement de faits divers, celui d'un crime conjugal, pas encore appelé « féminicide », l'affaire connaît une médiatisation beaucoup plus importante que les faits divers habituels. Très vite, la presse élargit le sujet à la question des violences conjugales en général, tentant de provoquer un débat social de fond. En parallèle, les avocats de la famille Cantat et Trintignant s'affairent à essayer de maîtriser le personnage que fera la presse, transformant l'histoire des deux amants en récit relayé dans tout le pays. Pourtant, le questionnement de société s'étouffe assez vite, et s'éteint avec la fin du procès. Les journalistes n'ont pas su saisir l'opportunité de faire de l'Affaire Cantat une affaire Weinstein à la française, une déflagration qui s'étend sur plusieurs années. Mais les familles ne cessent pas leur effort de construction de ces personnages, se concentrant alors sur les pages culture plutôt que société. Bertrand Cantat, artiste, prépare son retour sur la scène, et doit réhabiliter son image sociale. C'est sans compter sur l'influence de Jean-Louis Trintignant, père à qui on a retiré sa fille et monstre sacré du cinéma français, dans la presse culturelle. Ce dernier intervient régulièrement pour rappeler la mémoire de sa fille et critiquer la présence de son meurtrier dans l'espace public. Une décennie plus tard, alors que l'Affaire Cantat s'essouffle même dans les pages culture, la nouvelle vague féminisme lui donne une nouvelle raison d'être. Par le prisme d'une voix féministe jusque-là reléguée au second plan, le débat social est relancé. Le débat se fait dans une confrontation constante d'opinion, reflet d'une norme qui se reconstruit à tâtons et d'une lutte pour imposer une nouvelle grille de lecture des violences sexistes et sexuelles.

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