Eau, hydroélectricité et tourisme dans la région de l'Everest : ou l'art sherpa de mettre la fée des glaciers en bouteille

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16 juin 2016

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Etienne Jacquemet, « Eau, hydroélectricité et tourisme dans la région de l'Everest : ou l'art sherpa de mettre la fée des glaciers en bouteille », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.i05k4t


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Résumé Fr

Le but de cette communication est d’interroger les dynamiques et enjeux qui sous-tendent la valorisation de la ressource en eau dans la région népalaise de l’Everest (ou région du Khumbu). Celle-ci vise à comprendre en quoi l’exploitation de cette ressource participe au développement du système touristique local et à l’évolution de la pratique dominante qui lui est associée ; le trekking. D’autre part, cette communication a pour objectif de questionner l’accessibilité et la gestion de cette ressource pour et par les acteurs touristiques non seulement dans un contexte de changements climatiques, mais aussi de recompositions territoriales liées aux mobilités des populations vivant et travaillant au sein de ce territoire. Dans une première partie, cette communication s’attache à montrer que l’économie du tourisme au Solukhumbu ne repose plus uniquement sur la valorisation de ressources hautement symboliques, telles que le patrimoine de la culture bouddhiste ou les paysages et sommets emblématiques de la région. Depuis la fin des années 1990, l’exploitation de la ressource en eau semble en effet jouer un rôle primordial dans la diversification et la montée en gamme des services et de l’offre d’accueil touristique. En s’intéressant à l’évolution des lieux d’hébergement, cette communication montre que la valorisation de l’eau, et plus particulièrement la production d’électricité qu’elle permet, participe à redéfinir une activité touristique pourtant fondée à l’origine sur un certain dénuement. Après avoir mis en évidence la dimension centrale de l’eau et de l’électricité dans ce système touristique, cette communication présente une typologie de l’accès à la ressource dans la région du Khumbu. Celle typologie montre que la disponibilité de l’eau et surtout celle de l’électricité peuvent-être plus ou moins contrariées en fonction de l’emplacement des villages (altitude, position au sein des vallées) et des saisonnalités (période de gel ou saison sèche) sans que la question du changement climatique soit identifiée comme une contrainte. Loin d’inscrire cette analyse dans une perspective déterministe, nous verrons que le territoire est marqué par une diversité de modes d’organisation dans la gestion et la ressource, et que les problèmes d’accès à l’eau ou de manque d’électricité sont pour une grande part imputables à des facteurs techniques, économiques, sociaux ou politiques. Dans un contexte de mobilités accrues entre le Khumbu, Katmandou (la capitale) et l’étranger, la multiplication anarchique ou au contraire commune des infrastructures électriques ou des systèmes d’adduction témoigne d’une grande disparité dans la capacité des individus et de certains villages à innover et à investir dans ces projets de développement. Par ailleurs, la valorisation de la ressource en eau ne vise pas seulement à obtenir des avantages économiques. Elle reflète des jeux de pouvoirs et d’identité à travers lesquelles les membres des différentes communautés socioprofessionnelles et ethniques tentent d’affirmer ou de renouveler leurs identités individuelles et collectives.

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