Les rythmes de la nature habitable dans le cinéma de Lisandro Alonso : vers un retour aux origines de l'Homme et du cinéma

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6 juin 2018

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Adrien-Gabriel Bouché, « Les rythmes de la nature habitable dans le cinéma de Lisandro Alonso : vers un retour aux origines de l'Homme et du cinéma », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.i37czu


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Lisandro Alonso, cinéaste argentin ayant réalisé 5 longs-métrages à ce jour a la particularité de répéter, de film en film, le même schéma narratif : un homme, seul, face à la nature. Ce face-à-face souvent muet, dans un cinéma du plan long et du plan-séquence, pose d’emblée plusieurs questions : quels rapports le personnage entretient-il avec l’espace naturel ? La nature doit-elle être perçue comme un « lieu » ? Un « paysage » ? Un « habitat » ? Car les personnages de Lisandro Alonso ne se contentent pas de parcourir la nature, ils ont, de par leur métier, leur mode de vie ou leur condition sociale, vocation à l’habiter. Mais que signifie alors réellement « habiter » un espace ouvert aux contours indéfinis ? Comment le cinéma peut-il dialectiser, avec les moyens qui lui sont propres, cette problématique ? D’abord en analysant les rythmes de et dans l’image. La solitude du personnage, le récit épuré, l’omniprésence visuelle et sonore de la nature amènent à réfléchir à la confrontation entre deux rythmes bien distincts : celui, discontinu, de l’être humain et celui de la nature, continu et englobant. Le personnage peut-il prétendre habiter la nature, voire fusionner avec elle sans pour autant adopter son rythme ? Ses codes ? De ces interrogations et de cette confrontation est née l’hypothèse que pour habiter la nature, le personnage doit devenir autre en adoptant un être-au-monde plus sauvage, plus primitif. Un être-au-monde qui se manifeste par le déploiement d’un imaginaire qui renvoie aux origines de l’Homme : nudité, recours à la chasse, au feu, sexualité dénuée d’érotisme, meurtre, etc. Cet imaginaire primitif m’a amené à finalement envisager les films de Lisandro Alonso sous le prisme d’un « cinéma de la rêverie » inspiré par la « phénoménologie de l’imagination » de Gaston Bachelard. Le pouvoir imageant de la matière naturelle (l’eau, la végétation, la roche, la neige, le ciel) permet une expérience esthétique et sensorielle qui donne un sens nouveau à l’image, un sens qui émerge du vide laissé par la quasi-absence de dialogues et la radicalité d’un récit réduit à l’essentiel. Ce mémoire fait enfin le pari que questionner la puissance imaginative de l’image et la capacité du spectateur à rêver devant elle, permet de faire un pont entre le cinéma de Lisandro Alonso et le cinéma des « premiers temps » qui, déjà, grâce aux « vues » Lumière, déclenchait l’émerveillement des spectateurs en « redonnant vie » à la matière naturelle.

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