Le jeu de rôles et la Terre du Milieu

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2011

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Antoine Dauphragne, « Le jeu de rôles et la Terre du Milieu », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.iat8h9


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La fantasy nourrit une dette considérable, autant dans son succès que dans l'imaginaire qu'elle déploie, envers l'oeuvre de J. R. R. Tolkien. Le succès éditorial et critique du Seigneur des Anneaux n'a pas seulement porté sur le devant de la scène un écrivain et son roman ; il a instauré, au-delà de la seule sphère littéraire, de nouvelles figures imposées. Elfes, nains et orques peuplent de nombreux univers de fiction plongés dans le merveilleux, régis par des forces magiques, et dont le destin repose sur les actions épiques de personnages hors du commun. Encore ne s'agit-il ici que des influences les plus visibles et les plus répandues. La création d'un monde envisagé dans sa globalité, avec ses codes, ses peuples, ses langues, son histoire, sa cosmogonie, est un modèle qui a profondément marqué la fantasy. Si la cohérence et le degré de complétude d'Arda restent sans équivalent, le développement poussé des univers, que ce soit au sein de la narration, par le biais d'ensembles fictionnels (cycles et séries romanesques 1 , collections et gammes ludiques) ou encore en dehors du cadre du récit, est devenu, sinon un passage obligé, du moins un procédé des plus courants. Levons toutefois un possible malentendu : Tolkien n'a pas inventé la fantasy, si tant est qu'on puisse sans difficulté l'y affilier. Dans cette veine particulière qui consiste à imaginer des mondes et (à chercher) à se déprendre de la réalité, Tolkien apparaît comme un auteur incontournable, qui fait date et qui révolutionne la façon d'appréhender la fiction. Replacer son oeuvre dans le contexte culturel contemporain permet de mettre le doigt sur l'ambiguïté de son statut, entre évidence de sa popularité et de sa diffusion, et hétérogénéité du paysage de la fantasy. Celle-ci ne se cantonne pas à des réécritures plus ou moins libres des aventures de la Communauté de l'Anneau 2. À côté de Tolkien, d'autres écrivains ont contribué, à des titres divers, à l'évolution du genre : Robert E. Howard, Fritz Leiber ou encore Michael Moorcock, ont tous proposé des approches originales qui ont laissé une empreinte dans la façon de concevoir des univers merveilleux. Pourtant, Tolkien occupe une position bien spécifique et reste la référence par excellence. Son imaginaire ne s'est pas imposé d'un bloc, il n'a pas évincé toute alternative, mais il a engendré un courant canonique qui représente en quelque sorte la vitrine de la fantasy. Un ensemble de symboles, de figures et de thèmes s'est ainsi peu à peu érigé en norme, à tel point que l'écart par rapport à ces codes, ou l'usage qui en est fait, est un critère couramment utilisé dans la critique des nouvelles fictions. De cette fantasy si redevable à la Terre du Milieu, il convient de dire quelques mots. Loin d'être confinée à un seul support, elle se développe bien au-delà du seul champ littéraire.

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