On est toujours le barbare de quelqu’un. Les Barbares dans la Guerre des Goths de Procope

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Il s’agit d’examiner, à travers les quatre livres de la Guerre des Goths, comment Procope utilise cette famille de mots. En ce VIe siècle où les « Barbares », au sens ethnique du terme, sont nombreux, à la fois chez les ennemis de Rome mais aussi enrôlés dans l’armée même des Romains, dans un ouvrage écrit en grec par un serviteur de la Rome de Byzance, dans un contexte où l’Empereur Justinien veut reconquérir une Italie gérée depuis plusieurs décennies par des Goths, on peut se demander qui sont les Barbares de Procope et à qui ils s’opposent. Se retrouver en Italie comme en pays étranger n’est pas le moindre problème des hommes de Bélisaire, et leur « barbarie » ne fait parfois que souligner la « romanité » de certains Goths, dont le témoin Procope semble avoir une conscience aiguë.

How did Procopius use the word « barbarian » and its derivatives in the four books of The Gothic Wars ? In the 6th century the presence of « barbarians » was pervasive both among the enemies of Rome and in the Roman army itself. In a work written in Greek by a servant of Byzantine Rome and in the context of Justinian’s campaign to reconquer Italy, a land long controlled by the Goths, who were the people that Procopius described as « barbarians » and who were they contrasted to ? For Belisarius, the realization that he and his men were as foreigners in Italy was not a minor problem : their own « barbarity » occasionally underscored the « Romanness » that Procopius perceived in certain Goths.