2015
Cairn
Ibrahim Ahamada et al., « The impact of phase II of the EU ETS on wholesale electricity prices », Revue d'économie politique, ID : 10670/1.ir5ssv
Cet article traite de l’impact économique du système communautaire d’échange de quotas d’émission (SCEQE) sur les prix de gros de l’électricité en France et en Allemagne au cours de la période d’engagement de Kyoto (2008-2012). Nous identifions une rupture structurelle survenue sur la série de prix spot du carbone, en octobre 2008, que nous imputons principalement à la crise économique et financière de 2008. Nous trouvons que le prix du carbone n’a pas été répercuté sur les prix de l’électricité des deux pays avant octobre 2008. Les producteurs d’électricité des deux pays ont fait face à des incertitudes relatives à l’avenir du SCEQE et ont donc adopté une attitude attentiste jusqu’à la fin de 2008. La communication des plans nationaux d’allocation (NAPs), fin d’octobre 2008, et l’adoption définitive du paquet énergie-climat par le Parlement européen en décembre 2008 a mis fin à ces incertitudes. Nous trouvons également qu’à partir d’octobre 2008, les producteurs d’électricité des deux pays ont été contraints d’inclure le prix du carbone dans leurs fonctions de coût de production. Pendant cette période, les producteurs français étaient plus contraints que leurs homologues allemands, l’élasticité du prix de l’électricité par rapport au prix du carbone étant plus élevé en France qu’en Allemagne. En comparant les résultats avec ceux de Kirat et Ahamada [2011] concernant la première phase du SCEQE nous concluons que les changements dans le design du SCEQE introduits dans la phase II (transferrabilité des permis et plus faible allocations dans les NAPs) ont rendu le marché du carbone plus efficace. Enfin, nous trouvons une corrélation conditionnelle plus élevée entre les prix de gros de l’électricité en France et en Allemagne au cours de la deuxième phase du SCEQE reflétant une meilleure intégration des marchés de l’électricité français et allemands.