2016
Ce document est lié à :
[VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 16 no. 1 (2016)
Tous droits réservés © Université du Québec à Montréal et Éditions en environnement VertigO, 2016
Bareremna Afelu et al., « Impact des feux sur la biomasse dans les savanes guinéo-soudaniennes du Togo », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.iulyey
Au Togo, la mise à feu de la végétation est une pratique ancestrale très usitée en agriculture. Mais, au-delà de certaines normes, l’aspect utilitaire des feux est supplanté par des conséquences dommageables à l’environnement. Un des impacts des feux incontrôlés est la perte de ressources végétales réduisant sa disponibilité pour les besoins humains et l’équilibre écosystémique. Face au risque d’incendie de plus en plus élevé dû aux dérèglements climatiques et à la pression anthropique sur les écosystèmes forestiers, il devient urgent de mieux comprendre l’impact des feux sur la biomasse végétale. Cette étude vise à évaluer l’impact des feux sur la production et la diversité végétale. Pour se faire, des parcelles ont été délimitées sur la base de la distribution des feux actifs, des superficies brulées et des mesures au sol. L’étude porte sur la strate herbacée épigée exposée aux feux de surface dans les savanes d’aires protégées. Il en ressort que la biomasse est faible au niveau des zones brulées (1034,6±249,6 g/m²) qu’au niveau des zones exclues des feux (1078,3±275,4 g/m²). Les feux itératifs ont induit une perte de production moyenne 43,67±26,2 g/m². Cette perte est plus élevée sous climat guinéen que soudanien. Au total, 16015±9 627,3 t/an de biomasse herbacée est brulée au niveau de la zone d’étude, équivalent à 8007,6±4750,5 tonnes de carbone rejeté. Les Poaceae semblent plus pyrotolérantes et prédominantes au niveau des sites brulés au détriment des autres familles d’herbacées. Ainsi, pour atténuer le rejet des gaz à effet de serre, conserver la biodiversité et répondre à la forte demande en biomasse végétale, une meilleure connaissance de l’impact des feux sur les écosystèmes devient incontournable dans la planification du développement.