Une machine a-t-elle une voix singulière ? Vers une investigation du style des traducteurs automatiques

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20 octobre 2022

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Juliette Bourget, « Une machine a-t-elle une voix singulière ? Vers une investigation du style des traducteurs automatiques », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.ixtcgq


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La traduction littéraire est souvent perçue comme difficilement compatible avec la technologie, d’où un nombre croissant d’études cherchant à évaluer les performances des traducteurs automatiques concernant ce type particulier de traduction. Comme le note Youdale (2020), la difficulté des textes littéraires ne repose pas uniquement sur des problèmes de lexique, celui présent dans la littérature étant souvent plus simple et moins varié que celui des textes techniques, mais sur les façons inhabituelles dont les auteurs manipulent le langage. De plus, on attend d’une traduction littéraire qu’elle respecte le sens de l’original, mais aussi qu’elle offre une expérience de lecture comparable, ce qui doit passer par la préservation des caractéristiques stylistiques du texte source. Ainsi, dans un roman comme The Talented Mr Ripley (1955) de Patricia Highsmith, l’empathie que le lecteur ressent pour le héros, pourtant un criminel démuni de tout sens moral, est rendue possible par la présence spectrale du narrateur dont la voix censée guider le lecteur est constamment contaminée par les interventions des pensées du personnage.Nous proposons d’analyser la façon dont différents traducteurs automatiques neuronaux abordent la traduction des énoncés qui, au sein de ce roman, présentent ce mélange de voix, car ils contiennent des éléments stylistiques connus pour être potentiellement problématiques pour la machine, comme la longueur des phrases, le mélange des registres, et la présence de discours indirect libre, en plus de la complexité linguistique liée à l’association des deux voix. Au-delà d’une simple identification des erreurs produites par la TAN, nous souhaitons ici utiliser les outils de la stylistique de corpus afin de déterminer l’existence potentielle d’une stratégie personnelle à chaque traducteur : est-il possible, comme Mona Baker (2000) le fait pour les bio-traducteurs, de repérer des schémas linguistiques récurrents, qui montreraient un usage particulier du langage ? Les stratégies des différents systèmes de TAN seront comparées à celles d’un traducteur humain, afin de tester une nouvelle mesure de cohérence : il ne s’agit pas d’étudier la cohésion référentielle et les réseaux anaphoriques à l’œuvre dans un texte littéraire, mais bien de comprendre si la machine est capable de faire entendre une voix homogène.

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