Conjurer la mélancolie, ou la physiologie de l’allégresse dans l’Italie de la Renaissance

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1 juin 2017

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Hervé Brunon, « Conjurer la mélancolie, ou la physiologie de l’allégresse dans l’Italie de la Renaissance », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10670/1.j5s7sx


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Résumé En Fr

In 16th-century Italy, authors writing encomiums to rural life and praising the villeggiatura (summer retreat to the countryside) often thought of gardens as pertaining to the « seducing features of gaiety and pleasure », as Leon Battista Alberti put it in his De re aedificatoria. They thus stressed the benefits of clean air and the visual virtues of greenery, both considered a way for members of the intellectual elite to avoid melancholy, a disease they were most likely to experience. These authors’ medical-related points are largely derived from De vita triplici (1489), in which Marsilio Ficino argues that visiting gardens can allow one to feed one’s soul through the spirit (spiritus), which serves as an intermediary between the body and the soul. This may happen through exposure to floral scent amongst other factors. Such theories clearly emphasise the central role of the ambiant environment – a concept developed by Hippocrates. However, it remains open to what extent these theories are linked to Philippe Descola’s concept of an « analogical ontological scheme ». In Beyond Nature and Culture (2005), Descola argues that all existing beings are marked by discontinuity in terms of physicality and interiority, despite being connected to one another by means of a network of correspondences. In this context, the following question arises : what type of relationship between humans and non-humans are presupposed in the discourse on the therapeutical role of gardens in the treatment of melancholy ?

Dans l’Italie du XVIe siècle, les auteurs d’éloges de la vie rustique et défenseurs de la villégiature associent le jardin aux « séductions de la gaieté et de l’agrément » – comme le disait déjà Leon Battista Alberti dans son 'De re aedificatoria' –, soulignant les bénéfices de l’air sain et les vertus optiques de la verdure, qui permettent notamment aux lettrés d’échapper à la maladie qui les menace par excellence, la mélancolie. Leurs arguments médicaux dérivent en grande partie de l’ouvrage de Marsile Ficin, 'De vita triplici' (1489), qui exposait comment la fréquentation des jardins, entre autres grâce au parfum des fleurs, permet de restaurer l’âme par son intermédiaire avec le corps, l’esprit ('spiritus'). Si de telles théories mettent en avant le rôle du milieu ambiant, idée d’origine hippocratique, dans quelle mesure relèvent-elles de ce que Philippe Descola, dans 'Par-delà nature et culture' (2005), dénomme le régime ontologique analogiste, pour lequel les existants sont tous discontinus sur le plan de la physicalité et de l’intériorité, mais reliés par un réseau de correspondances ? On s’interrogera dans cette perspective sur le type de relations entre humains et non-humains que supposent les discours sur le rôle thérapeutique du jardin dans le traitement de la mélancolie.

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