2016
Thierry Gontier, « Of animals », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.j6wt7b
La "question de l'animal" est au cœur des débats contemporains sur la subjectivité moderne et sa déconstruction. En prenant pour point de départ les références de Jacques Derrida à la plaidoirie de Montaigne pour les animaux de l'"Apologie de Raimond Sebond", nous tentons de montrer les différences de fond qui opposent les projets des deux penseurs. Pour Derrida, l'animal se présente au sujet humain comme une figure de l'altérité radicale., interdisant toute tentative d'établir une continuité homogène Tout en mettant le rationaliste dogmatiste au défi de connaître les "ressorts internes" qui animent animaux, Montaigne souligne quant à lui l'homogénéité des comportements animaux et humains. Il souligne aussi la parenté qui unit l'homme à l'animal, l'un et l'autre assujettis, quoique sous des modalités différentes, à une même nature. L'animal représente enfin un modèle pour l'homme, celui d'une appropriation à soi, à sa condition "ordinaire" et à son corps. Sur tous ces points, on trouve plus des continuités qu'une opposition marquée entre Montaigne et la tradition rationaliste "moderne".