16 octobre 2012
Lionel Picard, « La représentation des Aussiedler dans le Grafschafter Bote », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.j9assy
Le Grafschafter Bote, journal mensuel qui paraît depuis 1950, s’adresse aux Allemands qui ont été victimes de l’expulsion à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Conçu à l’origine pour maintenir un lien entre ces migrants forcés dans leur terre d’accueil et pour défendre leurs intérêts et porter leurs revendications, il s’est attaché au fil du temps à maintenir un lien non seulement avec le territoire perdu mais aussi avec la population allemande restée sur place. Ainsi, le Grafschafter Bote a soutenu les demandes des Allemands désireux de quitter les territoires devenus polonais pour aller s’installer en RFA (Aussiedler) mais il a soutenu également la lutte des associations qui se battaient pour faire respecter les droits de la minorité allemande dont l’existence était niée par le pouvoir communiste.Il y a donc deux catégories de migrants qui sont au cœur du Grafschafter Bote. Avec les expulsés, le regard du Grafschafter Bote est tourné vers le passé et il s’efforce de maintenir vivant le souvenir de la tragédie que fut l’expulsion. En soutenant les Aussiedler, le Grafschafter Bote tourne son regard sur une situation très présente. C’est l’expérience passée des expulsés qui ont connu les difficultés d’intégration qui explique en partie cet intérêt. Les Aussiedler rencontrent toutefois des difficultés nouvelles liées principalement à leur manque de connaissances de la langue allemande (interdite en Pologne). Le Grafschafter Bote défend également les droits de la minorité allemande dans les territoires perdus même si cette lutte est parfois mal comprise et suspectée de revanchisme.