12 décembre 2017
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Safa Ben Romdhane, « Effets du climat et de la pollution de l'air sur la santé respiratoire à Tunis », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.jcmm6p
Le Grand-Tunis présente une vulnérabilité face à la pollution atmosphérique compte tenu des fortes densités de population et des nombreuses infrastructures caractérisant son territoire. L’ozone (O3) et les particules en suspension (PM10) dépassent fréquemment les normes tunisiennes relatives à ces polluants. Quant aux normes internationales fixées par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), elles n’ont été respectées que rarement. L’appareil respiratoire constitue une voie d’exposition privilégiée aux agressions en rapport avec l’environnement. De nombreuses pathologies pulmonaires sont directement liées à l’inhalation des polluants dans l’atmosphère. Les influences des mécanismes climatiques sur la santé respiratoire sont très étendues également, notamment les épisodes météorologiques extrêmes appelés aussi paroxysmes météorologiques.L’objectif principal de cette thèse est de caractériser l’impact des facteurs environnementaux, climat et polluants atmosphériques sur la santé respiratoire dans le Grand-Tunis. Nous avons choisi de quantifier cette relation à partir des indicateurs biométéorologiques et des seuils absolus de stress météorologique, spécifiques au climat tunisois, et de la qualité de l’air pour prévoir des épisodes à risque pour la santé respiratoire. Cela est fait à partir des extrêmes météorologiques des paramètres les plus irritants pour la santé respiratoire : la température, l’humidité relative de l’air et la vitesse maximale du vent. Nous avons aussi établi des normes réalistes pour la qualité de l’air, relatives à l’O3 et aux PM10, identifiant les seuils critiques de surplus des hospitalisations dans le Grand-Tunis et qui peuvent être appliquées dans tout le pays. Compte tenu de l’effet de certains paramètres climatiques sur la dispersion des polluants dans l’atmosphère, nous avons aussi étudié la relation entre les paramètres météorologiques et les polluants d’O3 et de PM10. Les résultats de cette étude révèlent que, durant toute l’année, les tunisois sont confrontés au moins à un risque environnemental : la pollution photochimique et les vagues de chaleur, très répandues durant la saison chaude ; durant la saison froide, c’est le risque du froid et de la pollution particulaire ; et pendant les intersaisons, c’est la pollution biologique, avec les pollens, qui est le risque le plus important. Toutefois, l’exposition à court terme à ces risques, sur l’aggravation de la maladie respiratoire ou l’irritation du système respiratoire sont bien réelles. Cette recherche montre que le développement et l’aggravation des maladies respiratoires semblent découler d’une interaction complexe entre divers facteurs individuels et environnementaux. Ils sont essentiellement en relation avec le temps, la qualité de l’air et l’atopie. L’importance de ces facteurs varie selon la maladie considérée. Par ailleurs, le faible niveau socioéconomique de la famille augmente la probabilité d’être exposé à plusieurs de ces facteurs de risque. À cela s’ajoutent les facteurs comportementaux tels que l’alcool, le tabagisme actif et passif.