S'émanciper au risque de se faire tuer. Féminicides et agentivité des femmes dans les archives judiciaires du Rhône (1838-1857)

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26 juillet 2022

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Margot Giacinti, « S'émanciper au risque de se faire tuer. Féminicides et agentivité des femmes dans les archives judiciaires du Rhône (1838-1857) », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.jhmmn4


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Si le féminicide n’a été défini que récemment comme le meurtre d’une femme parce qu’elle est une femme (Radford et Russell, 1992), le fait social qu’il désigne n’a pas attendu d’être nommé pour exister (Bodiou, Chauvaud et al., 2019 ; Giacinti, 2020). Cet article se propose d’explorer, pour une aire chrono-culturelle antérieure à la nôtre, le lien entre féminicide et recherche d’émancipation des femmes victimes à partir des archives judiciaires du Rhône et de la presse judiciaire sur la période 1838-1857.En premier lieu, l’article présentera une typologie des différentes formes d’émancipation dans des cas de féminicides et de tentatives de féminicides documentés par les sources. L’accent sera mis sur les stratégies d’émancipation des victimes de féminicide, diverses (principalement économiques, mais aussi juridiques et sociales, cf. Fraisse, 2016) mais témoignant d’une résistance analogue aux processus d’appropriation et de contrôle dans une société fortement patriarcale (cf. Code civil de 1804 et loi de 1816 limitant les possibilités de s’affranchir des tutelles parentales ou maritales). En second lieu, l’article étudiera, notamment à partir du discours des accusés et des témoignages renseignés lors du procès, le rôle de ces formes diverses d’émancipation d’une position structurelle de vulnérabilité lors du passage à l’acte effectif de la part des agresseurs.Les cas abordés (cf. annexe) feront émerger un élément saillant des féminicides : celui-ci peut se lire comme le fait d’hommes qui s’octroient le droit ou le pouvoir de tuer une personne prétendant échapper à leur contrôle (Debauche et Hamel, 2013). Inversement, l’émancipation féminine apparaît donc comme une donnée sous-jacente, mais fondamentale, dans la compréhension de ce phénomène social.

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