2003
Cairn
Pierre Conesa, « Groupes armés non étatiques : violences privées, sécurités privées », Revue internationale et stratégique, ID : 10670/1.jimle3
La privatisation de la violence est un sujet de préoccupation déjà ancien. Nés de la fragmentation de luttes de libération ayant perdu leur logique politique, les groupes armés ont en effet progressivement évolué vers des activités criminelles. Mais cette transformation a également donné naissance à d’autres formes de groupes armés, répondant soit à des logiques d’acteurs privés sans intention politique affichée, soit à des démembrements de fonctions régaliennes, comme les groupes d’autodéfense fondés avec la bénédiction des États incapables d’assumer le cœur de leurs fonctions régaliennes. Enfin, les grands acteurs internationaux, contraints de travailler dans des régions d’insécurité, ont de plus en plus recours à des sociétés privées de sécurité internationale. C’est l’ensemble de ces trois composantes qu’il faut regrouper sous le vocable de « groupes armés non étatiques ».