Crise économique et mortalité : Le cas d'Antananarivo 1976-2000

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2005

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Dominique Waltisperger et al., « Crise économique et mortalité : Le cas d'Antananarivo 1976-2000 », Population, ID : 10670/1.jnd4hh


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Au cours des quarante dernières années, le PIB de Madagascar s’est réduit de plus de 30 %. La dégradation quasi constante des conditions de vie a été ponctuée de crises économiques particulièrement graves, en particulier au milieu des années 1980.L’exploitation des registres de décès de la capitale, Antananarivo, permet d’y suivre l’évolution de la mortalité et des principales causes de décès depuis 1976. Au cours des vingt-cinq dernières années, la montée de la pauvreté a considérablement contrarié l’effet bénéfique des actions préventives de santé en provoquant l’émergence d’affections considérées comme éradiquées il y a plusieurs décennies (tuberculose, paludisme, choléra) sur des populations considérées jusque-là comme moins vulnérables (jeunes hommes adultes). L’effet de la crise de 1986 est particulièrement spectaculaire, notamment chez les enfants de 1-4 ans. Les choix politico-économiques de cette époque ont plongé le pays dans une situation de carence alimentaire telle qu’au total, plus de dix ans d’espérance de vie à la naissance ont été perdus en dix ans.Dans les années les plus récentes, les progrès ont repris et l’espérance de vie a retrouvé tout récemment les niveaux du milieu des années 1970. Si les niveaux sont comparables, la répartition des causes de décès s’est nettement modifiée. Le poids des maladies aiguës et infantiles s’est réduit tandis que celui des maladies chroniques s’accroissait. L’avenir sanitaire de Madagascar reste cependant très incertain. Il n’est en effet pas sûr que la situation économique et politique actuelle permette à la fois de consolider la baisse encore fragile de la mortalité infectieuse et de freiner la montée des nouvelles pathologies.

In the past forty years, Madagascar’s GDP has shrunk more than 30%. The almost continuous deterioration in living conditions has been marked by extremely severe economic crises, most notably in the mid-1980s.Analysis of death registers in the capital, Antananarivo, provides a means to track changes in mortality and main causes of death since 1976. In the past twenty-five years, the rise in poverty has substantially counteracted the positive effects of preventive health initiatives: it has triggered the emergence of diseases thought to have been eradicated several decades ago (tuberculosis, malaria, cholera) in population groups hitherto regarded as less vulnerable (young adult males). The 1986 crisis had the most dramatic impact, particularly among children aged 1-4. The political and economic choices made at the time plunged the country into a state of nutritional deficiency so severe that, within one decade, more than ten years of life expectancy at birth were lost.Progress has been achieved in recent years and life expectancy has very recently returned to its mid-1970s levels. While the levels are comparable, the distribution of causes of death has been significantly modified. The share of acute and infantile diseases has fallen, whereas that of chronic diseases has risen. Madagascar’s health outlook remains very uncertain however. In the current economic and political climate, it is by no means certain that the fragile decline in infectious mortality will be maintained and the rise of new pathologies kept in check.

ResumenDurante los últimos cuarenta años, el PIB de Madagascar se redujo en más de un 30%. El empeoramiento casi constante de las condiciones de vida estuvo marcado por crisis económicas muy graves, especialmente a mediados de los años ochenta.La explotación de los registros de defunciones de la capital, Antananarivo, permite trazar la evolución de la mortalidad y de sus causas principales desde 1976. Durante los últimos 25 años, el aumento de la pobreza ha anulado el efecto positivo de las acciones de prevención sanitaria, provocando la reaparición de afecciones que se creían erradicadas desde hace varias décadas (tuberculosis, paludismo, cólera) entre grupos de la población considerados poco vulnerables (hombres jóvenes). El impacto de la crisis de 1986 fue particularmente fuerte, especialmente entre los niños de 1 a 4 años. La decisiones políticas y económicas que se tomaron durante esta crisis sumergieron al país en una situación de carencia de alimentos tal que, en total, se perdieron más de diez años de esperanza de vida en una década.En años recientes, la disminución de la mortalidad ha progresado y la esperanza de vida ha vuelto a los niveles alcanzados a mediados de los años setenta. Sin embargo, la estructura de la mortalidad según causa se ha modificado significativamente. El peso de enfermedades agudas e infantiles se ha reducido mientras que la importancia de enfermedades crónicas ha aumentado. No obstante, el futuro sanitario de Madagascar continúa siendo muy incierto. No está claro que la situación económica y política actual permita consolidar la disminución aun frágil de la mortalidad infecciosa y a la vez frenar el aumento de nuevas patologías.

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