Les débuts de la médiation patrimoniale en bibliothèque : les expériences des années 1920

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En avril 1923, Henry Martin organise en marge du Congrès international des bibliothécaires et bibliophiles une exposition intitulée « Le livre français des origines à la fin du Second Empire », accueillie au Pavillon de Marsan. Avec le concours des bibliothèques Sainte-Geneviève, Mazarine et de l’Arsenal, mais aussi de vingt-et-une bibliothèques de province, il s’agissait de démontrer aux visiteurs, surtout étrangers, combien la France pouvait s’enorgueillir de ses richesses documentaires, en particulier manuscrits enluminés, livres à figures et reliures précieuses. Cette opération prend place dans un questionnement plus général, en ces années 1920, sur la place de l’exposition patrimoniale en bibliothèque : légitimité, modalités, bénéfices et risques. Les différentes expériences menées montrent que la vocation patrimoniale des bibliothèques enregistre le déplacement de l’offre en direction du grand public et la recherche d’une forme, encore balbutiante, de démocratisation.

In April 1923, as a side event of the international Congress of librarians and bibliophiles, Henry Martin organized an exhibition entitled “The French book from its origins to the end of the Second Empire”, held in Pavillon de Marsan. With the participation of the Saint Geneviève, Mazarine and Arsenal libraries but also twenty-one provincial libraries, the aim was to show visitors, especially foreign ones, how proud France could be of its documentary treasures, in particular illuminated manuscripts, illustrated books and precious bindings. This event developed in the context of a wider reflection on the role of patrimonial exhibitions in libraries in the 1920s, in terms of legitimacy, organization, benefits and risks. The various experiments show the patrimonial role of libraries was evolving towards an opening to a general public and a newly emerging form of democratization.