Ville africaine, ville en crise : la question de la dérive urbaine chez Kossi Efoui, Mũkoma wa Ngũgĩ et Teju Cole

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22 mai 2023

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Roger FOPA KUETE, « Ville africaine, ville en crise : la question de la dérive urbaine chez Kossi Efoui, Mũkoma wa Ngũgĩ et Teju Cole », Fédérer Langues, Altérité, Marginalités, Médias, Éthique, ID : 10.25965/flamme.749


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Kossi Efoui – Solo d’un revenant (Le Seuil, 2008) –, Mũkoma wa Ngũgĩ – Là où meurent les rêves (L’Aube, 2018) – et Teju Cole – Chaque jour appartient au voleur (Zoé, 2018) –, représentent dans leurs œuvres des villes africaines marquées par des fractures sociales et des violences insoutenables. Celles-ci se révèlent sous la forme d’une architecture urbaine de la séparation (check-point, frontière, ligne de démarcation...) et la mise en avant des traces de l’indifférence collective qui inspirent au personnage, de retour dans son terroir, un profond sentiment d’étrangeté. M’appuyant sur les postulats théoriques et méthodologiques de la géocritique (Westphal, 2007, 2011), les concepts de déterritorialisation/reterritorialisation (Deleuze et Guattari, 2005 [1991]) et de pouvoir (Foucault, 2008), je me propose d’étudier la dérive en ces villes désormais villes en crise, définie comme une activité fastidieuse et dans une large mesure difficile en raison, d’une part, de l’état permanent d’insécurité qui y sévit et, d’autre part, du fait de la condition fragile de leurs habitants. J’analyse aussi les configurations spatiales des villes africaines et leurs tracés comme l’expression d’une sourde bataille entre le monde occidental et l’Afrique ; la face la plus hideuse de sa manifestation étant le contraste saisissant entre l’indescriptible misère des autochtones et le luxe insultant des allogènes, ici les corporations capitalistes.

Kossi Efoui – Solo d’un revenant (Le Seuil, 2008) –, Mũkoma wa Ngũgĩ – Nairobi Heat (Melville House Publishing, 2009) – and Teju Cole – Every Day Is for the Thief (Cassava Republic Press 2007) –, portray in their works African towns marked by social divide and appalling violence. These elements emerge in the form of an urban architecture of division (check point, border, demarcation line…) and in the traces of collective indifference which provoke a deep sense of unfamiliarity in the exiled individual returning to his or her homeland. Drawing on the theoretical and methodological premises of geocriticism (Westphal, 2007, 2011), concepts of deterritorialization/reterritorialization (Deleuze et Guattari, 1972 ; 1975) and power (Foucault, 2008), I intend to conduct a study of the notion of la dérive (drifting) in these towns (which, themselves, are now ghost towns) as a laborious and, to a large extent, improbable activity. This is due partly to the permanent state of insecurity which prevails in these spaces, and also to the poor conditions of those who inhabit them. I will also analyze the spatial configurations and the layout of African towns as the expression of a muted struggle between the Western world and Africa, the most jarring manifestation of which is the startling contrast between the indescribable poverty of the local community and the offensive luxury of the foreigners, in this case the capitalist corporations.

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